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Vache folle

Scandale sanitaire sans coupable ?

Le non-lieu requis par le Parquet dans le dossier de la vache folle ne peut laisser indifférent l’UFC-Que Choisir, qui a été aux avant-postes sur le sujet tant d’un point de vue judiciaire que réglementaire. La presse s’est fait largement l’écho de cette information qui donne l’occasion de revenir sur LE scandale sanitaire du xxe siècle.

 Dix-huit ans de procédure… Voilà donc un dossier « majeur » à tous les sens du terme qui risque d’aboutir à un non-lieu. La plainte déposée par l’UFC-Que Choisir, aux avant-postes sur le dossier de la vache folle, n’aboutira peut-être pas à faire toute la lumière sur les responsabilités des uns et des autres dans LE scandale sanitaire du xxe siècle. Alors que la presse s’est fait l’écho du non-lieu général requis dans ce dossier, l’occasion est donc donnée de revenir sur l’inadmissible retard à l’allumage des pouvoirs publics.

Retard à l’allumage au niveau réglementaire d’abord, car entre le premier cas de vache folle détecté en Grande-Bretagne en 1986 et la mise en place de mesures réellement protectrices, il aura fallu attendre 4 ans pour que la France se décide à interdire les farines animales dans l’alimentation des bovins, et pas moins de 10 ans pour que les abats porteurs du prion soient prohibés en alimentation humaine !

Retard au niveau judiciaire ensuite, car la justice n’a réellement débuté son travail que de longs mois après les plaintes déposées par l’association. Dans de telles affaires, la constitution de preuves doit intervenir dans les plus brefs délais, et chaque jour perdu est préjudiciable à la quête de vérité. Comment aujourd’hui admettre, en raison de la lenteur coupable pour avancer sur le dossier, l’affirmation du Parquet selon laquelle il n’a pas été démontré que les produits vendus par ces usines contenaient des protéines animales ? Cette justice interminable est parfaitement insupportable : si les réquisitions du Parquet étaient suivies, alors nous aboutirions à un véritable déni de justice.

D’autres scandales depuis

Certes, pour nuancer ces critiques, il faut rappeler que, sous la pression de l’UFC-Que Choisir, la crise de la vache folle a permis d’obtenir des avancées indéniables en termes de traçabilité, d’information sur l’origine de la viande ou d’indépendance des experts. C’est d’ailleurs sur cette base que les pouvoirs publics français ont longtemps claironné que tout risque sanitaire était désormais exclu en alimentation. Les récents scandales de la viande de cheval leur ont néanmoins donné tort. Car si les crises font avancer, c’est uniquement dans le domaine de consommation touché par ladite crise. En effet, si la traçabilité est assurée dans la filière bovine, en revanche, pour les aliments transformés, elle est plus que jamais menacée par la complexité et l’opacité régnant dans les filières d’approvisionnement industrielles. Quant à l’origine des produits, si elle est désormais obligatoirement mentionnée pour les viandes fraîches, les consommateurs ne sont pas près de l’obtenir sur les plats préparés…

Bref, dans les scandales de cette ampleur, il n’est pas rare que les seules réponses données soient des réponses pour l’avenir, souvent partielles, et que, pour le passé, la politique de l’étouffoir, pour ne pas dire la politique de l’autruche, soit la règle. Il est regrettable que ce dossier puisse se finir en « eau de boudin » !

Le département des Études de l’UFC-Que Choisir

Le département des Études de l’UFC-Que Choisir

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