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Trading en ligne

Neuf particuliers sur dix perdent de l’argent

Une étude de l’Autorité des marchés financiers (AMF) confirme que le Forex (investissement sur le marché des changes) comme les produits dérivés (CFD, options binaires…) sont des machines à perdre, et pas seulement pour les néophytes. 

Les chiffres publiés lundi 13 octobre par l’Autorité des marchés financiers (AMF) sont d’autant plus intéressants que les études sur les résultats réels du trading en ligne sont quasiment introuvables. Les publicités promettant un enrichissement rapide pullulent au contraire sur le Web, qu’elles parlent du Forex (pour FOReign EXchange) ou des produits dérivés (Contract for Difference, ou CFD, options binaires…). On s’en doutait mais c’est maintenant une certitude, ces promesses sont mensongères.

L’Autorité a interrogé environ 15 000 clients de sociétés agréées sur leurs résultats des quatre dernières années. Exactement 13 224 (89 %) disaient avoir perdu de l’argent entre 2009 et 2012, avec une perte moyenne de 10 900 €, ce qui est tout à fait considérable et des pertes totales s’élevant à 175 millions d’euros. 1 575 clients seulement revendiquaient des gains pour un total de 13,8 millions d’euros, soit 8 700 € en moyenne. Par le jeu des investissements à effet de levier, beaucoup de consommateurs ont perdu davantage que ce qu’ils avaient misé. De ce point de vue, le poker en ligne est nettement moins délétère que le Forex, puisqu’au poker, les pertes ne peuvent excéder la mise !

L’étude, soulignent les auteurs, met par ailleurs en lumière « le peu d’apprentissage dans le temps des investisseurs particuliers », puisque « les traders les plus actifs et réguliers voient leurs pertes se creuser » ! En d’autres termes, tout porte à croire que les gains des traders sont très souvent liés à la chance, par nature aléatoire. Les opérateurs de salles de marché prennent des décisions d’investissement selon des processus très encadrés, qui ne laissent guère de place à l’intuition et aux « bons tuyaux ». Laisser croire aux boursicoteurs du dimanche qu’ils peuvent jouer dans la même catégorie n’est pas responsable.  

Le grand gagnant : l’opérateur !

L’enquête de l’AMF porte seulement sur les opérateurs agréés, qui sont a priori les plus sérieux. Quelle peut bien être la proportion de gagnants dans la clientèle des non-agréés ? Mystère. Y’en a-t-il seulement ? Depuis leur domiciliation exotique (Chypre, Malte, Russie, Israël), ces derniers racontent souvent n’importe quoi pour recruter des clients. Certains d’entre eux s’autorisent à spéculer contre eux. Quand les clients perdent, c’est l’opérateur qui gagne. Et c’est l’opérateur qui décrète que la position du client était perdante, sans que ce dernier puisse le vérifier.

L’AMF a saisi la justice pour que soient bloqués les accès à des sites non agréés. Le 15 septembre 2014, le tribunal de grande instance de Paris a accédé à sa demande. C’était une première. L’AMF vient par ailleurs de lancer une campagne de mise en garde sur Internet contre les promesses extravagantes des marchands de rêve du Forex. À défaut de disparaître, ils auront un peu plus de mal à élargir leur champ d’action. 

La vidéo de l’AMF pour comprendre les dangers du Forex

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