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Ascenseur

Report de la seconde tranche des travaux

Plusieurs associations l’avaient réclamé, dont l’UFC-Que Choisir, Cécile Duflot, la ministre du Logement, vient de l’annoncer : la seconde tranche des travaux de modernisation des ascenseurs est reportée d’un an.

Un décret doit prochainement l’officialiser : la date limite pour effectuer la seconde tranche des travaux de modernisation des ascenseurs passera de juillet 2013 à juillet 2014. De quoi donner un peu d’air, tout particulièrement aux copropriétaires qui affrontent des difficultés financières pour venir à bout de toutes ces nouvelles normes. Une étude réalisée par l’UFC-Que Choisir en 2008 révélait en effet que 60 % des devis examinés pour cette mise aux normes dépassaient les 20 000 €, alors que la Fédération des ascenseurs avait évalué la facture à 10 000 € en moyenne par appareil avant l’adoption des mesures.

Mieux vaut tard que jamais, pourrait-on ajouter, car il faut bien reconnaître que la décision arrive alors que de nombreuses copropriétés ont déjà réalisé l’intégralité de ces très coûteux travaux.

Renégocier et mettre en concurrence

La seconde tranche concerne notamment l’installation d’une téléalarme et la précision d'arrêt de l'ascenseur à chaque palier. Concernant ce dernier dispositif, la ministre a même annoncé l’adoption d’un moratoire, c'est-à-dire d’un report sans limite pour l’instant, en attendant des études plus précises. Un groupe de travail piloté par les services du ministère sera en effet chargé de « réexaminer la pertinence du dispositif de précision d'arrêt dans tous les ascenseurs français » et, le cas échéant, de proposer des « solutions moins onéreuses ». Une décision de taille ! En effet, cette obligation représente l’une des plus coûteuses pour les consommateurs, alors même que les bénéfices en termes de sécurité sont les plus mis en cause. Cette mesure doit permettre de réduire à 2 cm maximum la précision d’arrêt à chaque palier. C'est-à-dire limiter la hauteur de la « marche » si la cabine s’est arrêtée un peu haut ou un peu bas à l’étage. Pour atteindre cette précision, l’ascensoriste doit installer un variateur de vitesse et, souvent, changer l’armoire de commande de l’appareil. Or le prix de celle-ci varie entre 7 000 et plus de 15 000 € (chiffres issus de l’étude de l’UFC-Que Choisir) !

Des solutions existent

Concrètement, que doivent ou peuvent décider les copropriétés qui n’ont pas encore effectué la seconde tranche ? L’une des solutions peut consister à faire réaliser un diagnostic technique de l’appareil par un cabinet d’expertise indépendant (compter entre 200 et 350 €). Intérêt : obtenir une vision précise et actualisée de l’état de son appareil et savoir si des questions de sécurité se posent réellement. Dans la négative, les travaux de la seconde tranche peuvent parfaitement attendre. Il faut aussi profiter du temps supplémentaire pour mettre en concurrence les ascensoristes, obtenir plusieurs devis, et négocier les prix. S’agissant de la coûteuse mesure de précision à l’étage, on peut aller plus loin. Si l’utilisation de l’appareil n’a jamais révélé de véritable « marche » à chaque palier et qu’aucun copropriétaire ne s’en est jamais plaint, il est parfaitement possible de décider de reporter cette obligation (en espérant son annulation). À savoir : moins l’ascenseur dessert d’étages et moins la variation à l’étage est sensible. Un bon réglage par l’ascensoriste peut suffire. Si les travaux ont déjà été votés en AG par les copropriétaires et une commande passée avec l’ascensoriste, il faudra alors entamer une négociation avec ce dernier.

Élisa Oudin

Élisa Oudin

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