ACTUALITÉ
Maladie d’Alzheimer

Des causes diverses et… hypothétiques

Après les pesticides, l’aluminium, la viande rouge, l’alcool, les perturbateurs endocriniens et les ondes, une étude américaine incrimine les ronflements dans la maladie d’Alzheimer. Voilà qui fait beaucoup de coupables dans le dossier.

La maladie d’Alzheimer  inquiète. Un forum santé organisé sur ce thème à l’hôpital de la Timone le 16 avril a fait le plein de particuliers, venus interroger des spécialistes. Inspirés par l’envie légitime de faire avancer la recherche, partout dans le monde, des équipes tentent de déterminer la cause de cette maladie dégénérative, qui entraîne un déclin progressif et irréversible des facultés cognitives.

Pris isolément, leurs résultats retiennent l’intérêt et ne semblent pas incohérents. Globalement, c’est une autre affaire. Des chercheurs lancés dans des directions si différentes peuvent-ils vraiment être tous sur la bonne piste ? Récapitulatif depuis quelques années.   

Avril 2015. Sur la base d’une étude portant sur 2 500 sujets de 50 à 75 ans, l’Académie américaine de neurologie établit un lien entre les apnées du sommeil des gros ronfleurs et la survenue précoce d’Alzheimer.

Octobre 2014, le professeur britannique Christophe Exley met en garde contre l’aluminium contenu dans l’alimentation ou les cosmétiques, qui pourrait bien provoquer la maladie.

Septembre 2014, une équipe française met en évidence la responsabilité des benzodiazépines, dans un article publié par le British Medical Journal. Ses travaux portent sur 9 000 personnes de plus de 66 ans.

Janvier 2014, des chercheurs publient dans le prestigieux Journal of American Medical Association un article catégorique : il y a un lien entre Alzheimer et les pesticides, en particulier le DDT.

Août 2013, un chercheur de l’université de Los Angeles (l’Ucla) suggère dans le Journal of Alzheimer’s Disease que le fer contenu dans la viande rouge pourrait être la cause d’Alzheimer.

Février 2013, il est question de la responsabilité des perturbateurs endocriniens dans un rapport des Nations Unies. Le même mois, une étude suisse pointe la responsabilité des champs magnétiques basse fréquence, toujours pour expliquer Alzheimer.

Octobre 2011, le congrès annuel de l’Académie américaine de neurologie prend connaissance de travaux établissant clairement un effet de l’alcool à fortes doses. Exactement à la même époque, des chercheurs de Houston voient un lien entre le prion et la maladie d’Alzheimer.

2010, la responsabilité des vaccins contenant de l’aluminium est évoquée avec insistance…

Alzheimer et les maladies assimilées sont traumatisantes pour les patients (850 000 en France), comme pour leur entourage. Doivent-ils en plus culpabiliser d’avoir mangé trop de viande ? D’avoir trop bu ? De s’être maquillés pendant des années ? Faut-il laisser vacciner ses petits-enfants ? Fallait-il déménager quand EDF a posé une ligne à haute tension à 200 m ? Et quel sera le prochain facteur de risque mis à jour ? Plus d’une douzaine de vaccins ont été testés ces dix dernières années, sans résultat (le dernier en date est celui de la société AC Immune). Aucun médicament n’est vraiment efficace contre la formation  des plaques dites « amyloïdes », caractéristiques d’Alzheimer, qui perturbent le fonctionnement des neurones. Il y a tout lieu de saluer les efforts des équipes qui tentent de comprendre ces pathologies, mais la succession des annonces, portant sur des travaux qui demandent confirmation, risque de devenir en elle-même un souci supplémentaire.

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