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Avastin

Disponible cet été dans la DMLA

Le feuilleton Avastin-Lucentis trouve enfin son épilogue : l’Avastin (bevacizumab), médicament moins cher, aussi efficace mais ne disposant pas d’autorisation dans la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), sera disponible cet été sous le régime de la recommandation temporaire d’utilisation (RTU).

Il aura fallu trois ans pour, qu’enfin, l’Avastin (bevacizumab) trouve grâce aux yeux des autorités sanitaires et pour qu’il (re)gagne sa place dans le traitement de la forme humide de la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une maladie de l’œil. L’Agence nationale de sécurité sanitaire du médicament (ANSM) vient de lui octroyer une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) pour motif économique. Et c’est parfaitement justifié. L’Avastin est 20 fois moins cher, et tout aussi efficace, que le médicament officiellement autorisé dans cette indication, le Lucentis (ranibizumab).

C’est peu de dire que l’Avastin (bevacizumab) revient de loin. L’efficacité dans la DMLA de cet anticancéreux a été découverte par hasard. À la suite de ce constat, les ophtalmologistes ont commencé à l’administrer hors autorisation, avant de se voir interdire officiellement son utilisation à partir de 2012, au prétexte qu’il n’était pas conditionné pour une injection intra-oculaire. Deux ans plus tard, revirement du ministère de la Santé, qui reconnaît l’efficacité de l’Avastin. Il restait cependant à lui trouver un cadre légal d’utilisation. Car Roche, le laboratoire commercialisant l’Avastin, n’avait aucunement l’intention de demander une AMM en bonne et due forme dans la DMLA. Et pour cause : la société qui a développé le Lucentis, le traitement concurrent, appartient à Roche, qui n’avait donc pas intérêt à tuer la poule aux œufs d’or. L’UFC-Que Choisir avait d’ailleurs saisi l’Autorité de la concurrence à propos des éventuelles pratiques anti-concurrentielles des laboratoires Roche et Novartis.

Grâce à un décret publié il y a un an, l’ANSM a pu mettre sur les rails une recommandation temporaire d’utilisation (RTU) pour motif économique. La RTU est une procédure dérogatoire permettant de prescrire des médicaments en dehors de leurs indications officielles, pour une période de 3 ans et sous surveillance. Elle vient donc d’être accordée. Dans quelques semaines, le temps de mettre en place un protocole d’administration et de surveillance, les patients pourront de nouveau bénéficier de cette molécule. Les comptes de l’assurance maladie ne s’en porteront que mieux : une injection de Lucentis coûte près de 820 €, contre 30 à 50 € pour l’Avastin.

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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