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Crestor

Autorisation de la sécu requise

Le Crestor est massivement prescrit pour faire baisser le cholestérol. Pourtant, cet anticholestérol est peu efficace et coûte très cher. Pour endiguer les dérives, sa prescription en initiation de traitement sera soumise dès novembre à autorisation de l’assurance maladie.

Mise à jour du 11 avril 2019

Depuis juin 2018, l’autorisation de l’assurance maladie n’est plus nécessaire pour une prescription de Crestor. Le Crestor est redevenu un médicament comme un autre.

La décision vient d’être publiée au Journal officiel : à partir du 1er novembre prochain, les médecins devront faire une demande d’autorisation auprès de l’assurance maladie avant de prescrire trois médicaments utilisés pour faire baisser le cholestérol : Crestor (rosuvastatine), Inegy (simvastatine et ezetimibe) et Ezetrol (ezetimibe). Cette mesure ne concernera que les initiations de traitement.

L’absence de réponse de l’assurance maladie sous deux semaines vaudra accord. Si l’autorisation n’est pas donnée, le médicament pourra tout de même être délivré, mais il ne sera pas remboursé, le patient en sera de sa poche. Le médecin sera tenu d’inscrire la mention « non remboursable » sur l’ordonnance.

Il est peu probable qu’on en arrive là, car l’objectif est clairement, par un surcroît de démarches administratives, de décourager en amont la prescription de ces molécules, et d’en privilégier d’autres, plus efficaces et moins chères. Il faut dire que la marge de manœuvre est considérable : dans le cas du Crestor (rosuvastatine), l’intérêt thérapeutique est pour le moins contesté, et pourtant, il représente un tiers du million de nouveaux traitements par statines initiés chaque année. Or, en l’absence de génériques, le coût est faramineux : en prescription de ville, c’est le 3e médicament le plus coûteux pour l’assurance maladie, avec 342,8 millions d’euros de remboursement en 2013.

Que se passe-t-il si le médecin passe outre l’obligation de faire une demande d’accord préalable, et que le pharmacien délivre le médicament ? Pas grand-chose. Le patient ne sera pas pénalisé, du moins, pas dans l’immédiat. L’assurance maladie va d’abord laisser le système s’installer avant de repérer les anomalies. Elle n’interviendra auprès des médecins prescripteurs que si des résistances importantes se font jour.

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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