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Distilbène

Nouvelle condamnation d’UCB Pharma

Deux victimes du Distilbène viennent d’obtenir réparation auprès du tribunal de Nanterre. Le fils de l’une d’elles, lourdement handicapé, a obtenu des juges que son état de santé soit expertisé. 

Plus de 30 ans après son interdiction, le Distilbène (diéthylstilbrestrol) n’en finit pas de faire parler de lui. Le 7 mars 2014, le tribunal de Nanterre a condamné le laboratoire UCB Pharma, le principal à commercialiser cette molécule entre 1950 et 1977, à indemniser deux femmes exposées in utero, pendant la grossesse de leur mère. La première victime, Barbara Régent, stérile, a obtenu 10 000 € au titre du préjudice moral. Sylvie Le Cossec recevra, elle, 109 000 € de dommages et intérêts. Elle a eu deux grossesses pathologiques et a dû subir une ablation de l’utérus. Son fils, polyhandicapé, s’est vu accorder une expertise, afin de déterminer si ses lésions neurologiques ont été causées par le Distilbène.

Le Distilbène était prescrit à l’époque pour éviter les fausses couches. Il s’est avéré qu’il n’avait pas les vertus qu’on lui prêtait. En outre, ce médicament provoquait des malformations graves des organes génitaux et de l’utérus chez les enfants filles, un risque accru de cancer du vagin et des stérilités. Les petits garçons n’étaient pas épargnés, mais les effets se sont avérés moins graves. Interdit en 1971 aux États-Unis, le Distilbène n’a été banni des pharmacies françaises qu’en 1977. Les premiers signes de sa nocivité étaient connus dès le milieu des années 1950, et le laboratoire, alors soumis à une obligation de vigilance, aurait dû réagir. 

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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