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Médicaments

Enfin une base de données grand public

Eurekasanté, Doctissimo, Santépratique, E-santé, etc. : Internet regorge de sites santé qui informent, avec plus ou moins de fiabilité, sur les médicaments. À l’évidence, il manquait dans le paysage un site officiel et grand public. Depuis le 1er octobre, le site medicaments.gouv.fr comble ce besoin.

Chose promise, chose due. Annoncée depuis plusieurs mois déjà, la base de données publique des médicaments est opérationnelle depuis hier à l’adresse medicaments.gouv.fr. Elle recense tous les médicaments disposant d’une autorisation de mise sur le marché (AMM) en France, qu’ils soient remboursables ou non. Par définition, les médicaments sous autorisation temporaire d’utilisation (ATU), nombreux en cancérologie, ne sont pas répertoriés.

On peut faire une recherche par nom de médicament, ou par substance active. Elément plus qu’appréciable : sur la fiche de chaque médicament figure le service médical rendu (SMR) et l’amélioration du service médical rendu (ASMR). Jusqu’alors, cette information ne se trouvait que sur le site de la Haute Autorité de santé (HAS), à condition de bien chercher, ou sur des bases de données professionnelles comme thériaque.org, peu accessible au tout-venant. Elle n’est jamais précisée sur les sites comme Doctissimo ou Eurekasanté. Connaître le SMR et l’ASMR est pourtant essentiel pour se faire une idée de l’efficacité d’un médicament. Le ministère de la Santé étudie d’ailleurs la possibilité de l’inscrire sur les boîtes de médicaments.

En dehors de ce progrès notable, la base de données donne aussi accès à la notice des médicaments, ce qui peut dépanner. Le résumé des caractéristiques du produit est également communiqué : ce document assez technique n’a, pourtant, pas vraiment de sens pour les patients. Si un médicament fait l’objet d’un retrait ou d’une surveillance particulière en raison d’effets secondaires inquiétants, ou s’il est en rupture de stock, c’est signalé d’emblée par des icônes d’alerte. On peut regretter que le formulaire de déclaration des effets indésirables ne soit pas accessible directement à partir de la fiche de chaque médicament.

Au total, cette base de données pourrait encore gagner en lisibilité, mais elle a le mérite d’exister. D’ici quelques mois, sa vocation s’élargira, puisqu’elle rassemblera aussi les informations sur les liens d’intérêt entre les professionnels de santé et les laboratoires. L’objectif est d’en faire un « grand site du service public d’information en santé », selon les mots de la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Qui n’exclut pas qu’on puisse, à terme, faire une recherche de médicaments par symptôme ou par maladie. Mais c’est une ambition autrement plus délicate que simplement compiler les spécialités.

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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