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Internet, téléphonie

Le bazar des offres sociales

Les offres sociales de téléphonie mobile et d’accès à Internet labellisées par le gouvernement et lancées par les opérateurs ne sont pas forcément les plus adaptées aux populations fragiles. Avant de se précipiter, mieux vaut comparer.

Dans les 6 mois qui viennent, Orange lancera la première offre labellisée « Internet social ». L’opérateur s’y est engagé mercredi lors d’une table ronde sur le sujet organisée par Éric Besson, ministre de l’Économie numérique, et Frédéric Lefebvre, secrétaire d’État à la consommation. Conformément au cahier des charges établi par le gouvernement, l’offre devra comprendre un accès à Internet haut débit et inclure les appels téléphoniques vers les postes fixes, pour un tarif de 20 € maximum par mois (+3 € pour la box). Elle devra être sans aucun engagement, sans caution ni frais d’activation et réservée aux titulaires du RSA socle. Le ministre en a profité pour annoncer la labellisation de cinq nouvelles offres sociales de téléphonie mobile. Après Zéroforfait, c’est au tour d’Orange, SFR, Bouygues Télécom, Auchan Télécom et Coriolis Télécom d’ajouter à leurs catalogues un forfait comprenant au moins 40 minutes de communication et 40 SMS pour 10 € maximum par mois, sans engagement, sans frais d’activation ni de résiliation, et avec alerte et blocage en cas de dépassement. Les offres ainsi labellisées seront les seules à pouvoir afficher le logo « Tarif social » qui les rendra facilement reconnaissables.

INTERNET : Moins cher, box comprise

Ces offres sociales ont un objectif : inciter les bénéficiaires du RSA à utiliser les nouvelles technologies en leur proposant un tarif imbattable. Enfin, imbattable, pas forcément… En matière d’accès à Internet, par exemple, SFR ou Auchan télécom proposent, eux, des offres à moins de 20 €, box incluse. Numéricâble, de son côté, vient de lancer une offre à 4 €/mois. Il faut toutefois, pour en bénéficier, qu’un accord ait été passé entre l’opérateur et la collectivité locale, le bailleur ou le syndic de copropriété. Oui mais voilà, ces offres ne sont disponibles que dans certaines zones. Pour cette raison, elles ne pourront pas recevoir le label « social » ni afficher le logo gouvernemental. D’ailleurs, il y a fort à parier qu’Orange reste longtemps le seul opérateur à proposer une telle offre, les autres opérateurs étant dans l’incapacité de proposer des offres économiquement viables dans les zones les plus reculées.

Les offres sociales de téléphonie mobile ont aussi de la concurrence. Plusieurs opérateurs proposent déjà des formules ouvertes à tous (bénéficiaires du RSA ou non) comprenant 30 minutes de communication pour moins de 5 € par mois. Des formules « au compteur » apportent quant à elles plus de souplesse à l’abonné qui ne paie pas quand il n’appelle pas. Qui plus est, les offres sociales sont « sans téléphone ». Ceux qui n’en ont pas devront donc s’en procurer un. Pas sûr, au final, que les plus démunis aient intérêt à se jeter les yeux fermés sur les offres estampillées « Tarif social ».

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