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Carte grise

Une pagaille qui pourrait coûter cher aux particuliers

Depuis début novembre, la demande de carte grise se fait exclusivement en ligne. Mais le site Internet mis en place par le gouvernement rencontre d'importants problèmes et de nombreux dossiers accusent du retard. Avec le risque pour les particuliers de payer plus cher la taxe écologique à partir de janvier 2018.

Le but avoué du gouvernement de dématérialiser les démarches administratives rencontre ses premiers aléas. En effet, depuis début novembre, la demande de carte grise pour immatriculer un véhicule ou en modifier la carte grise doit se faire exclusivement sur le site de l’Agence nationale des titres sécurisés (1). Malheureusement, tout ne se déroule pas comme espéré et de nombreux propriétaires rencontrent des soucis pour immatriculer leur voiture. Parmi les témoignages que nous avons reçus, Laurent regrette qu’à la fin de la transaction, au moment de la validation finale, le message suivant s’affiche : « Une erreur technique est survenue lors de votre démarche. Veuillez réessayer ultérieurement. » De son côté, Fabrice, également confronté à de grosses difficultés pour se connecter, a tenté de passer par la case téléphone : « 50 minutes d'attente, appel coupé ; encore 65 minutes d'attente, appel coupé de nouveau… Bilan : 2 heures perdues et 7 € de facturation sans avoir parlé à quelqu’un ! » Un autre témoigne : « J’ai fait de multiples essais pour arriver à chaque fois au même résultat. Je suis donc totalement bloqué. »

Des enjeux financiers

De leur côté, les professionnels de l’automobile sont aussi touchés et depuis le 23 novembre, 22 000 immatriculations – au bas mot – de véhicules neufs de marques étrangères importées sont en attente. Ces véhicules ne peuvent recevoir leur certificat provisoire (le WW) et ne peuvent donc être livrés aux clients. Cette grande pagaille est due à un bug du système informatique ainsi qu’à un manque de moyens et parfois même de formation du personnel, indique le Conseil national des professions de l’automobile (CNPA). Ce dernier, avec la Chambre syndicale internationale de l’automobile et du motocycle (CSIAM) ainsi que le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA), ont été reçus mardi 5 décembre au ministère de l’Intérieur. Il leur a été confirmé que le problème informatique était résolu et que le centre d’instruction d’Amiens se voyait confier la tâche de traiter en priorité ces immatriculations en attente. Un point sera fait d’ici 15 jours. Toutefois, cela pourrait poser problème aux acheteurs n’ayant pu immatriculer leur véhicule en 2017, qui seront alors soumis au nouveau barème de bonus-malus applicable dès janvier 2018. Ils pourraient avoir à débourser plusieurs dizaines ou centaines d’euros supplémentaires. Pour éviter cette situation, il reste possible de passer par d’autres sites proposant d’effectuer les démarches administratives. Mais ceux-ci étant payants, il faudra faire le calcul pour s'assurer que le jeu en vaut la chandelle.

Bug corrigé mais permis de conduire impactés

Depuis le mercredi 6 décembre, le bug informatique a été corrigé et l’instruction des dossiers de carte grise peut désormais se dérouler normalement. Reste maintenant à rattraper le retard accumulé. Malheureusement, les dossiers de cartes grises ne sont pas les seuls impactés : de nombreux dossiers d'inscription au permis de conduire sont aussi bloqués depuis 1 mois à cause de ces mêmes bugs informatiques. L’impact sur les particuliers devrait être mineur, sauf pour ceux qui souhaitent s’inscrire en candidat libre. En revanche, les professionnels accusent le coup, car ils ne peuvent pas inscrire de nouveaux élèves. Comme pour les demandes de carte grise, il faut passer beaucoup de temps sur le site pour se voir afficher, à la fin, un message d’erreur. Le CNPA a rencontré le ministère sur ce sujet hier, vendredi 8 décembre.

(1) www.ants.gouv.fr.

Yves Martin

Yves Martin

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