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Fin du monde

Êtes-vous couvert ?

Certaines interprétations de la fin d’un cycle du calendrier maya annoncent la fin du monde le 21 décembre 2012. L’occasion de faire le point sur ce que couvrent réellement vos assurances en cas d’apocalypse, clauses en petits caractères comprises.

Le 21 décembre 2012 correspond à la fin d’un cycle du calendrier des Mayas interprété par certains (1) comme la fin du monde. Leur civilisation, qui a perduré pendant 1 000 ans en Amérique centrale, sur un territoire aujourd’hui partagé entre le Mexique, le Belize, le Guatemala, le Honduras et le Salvador, s’est éteinte au XVIe siècle. Les auteurs du calendrier maya n’ont pas donné, hélas, de précisions sur la forme que prendrait la fin du monde, ce qui complique considérablement la question des assurances utiles.

Commençons par une des rares fins du monde sur laquelle nous ayons prise : la guerre nucléaire totale. Mauvaise nouvelle, vous ne serez pas couvert. Les assurances emprunteurs, les assurances sur la vie, les assurances annulation voyage… toutes comportent la même clause, selon laquelle « les effets directs ou indirects d’explosions, de dégagement de chaleur et d’irradiation, provenant de la transmutation des noyaux d’atome » sont exclus du contrat.

Un accident nucléaire civil serait éventuellement couvert en France par un pôle de quarante assureurs et réassureurs, le groupement d’intérêt économique Assuratome, créé en 1957 pour protéger les exploitants. Ses garanties se substitueraient aux polices individuelles. Problème, l’accident de Fukushima a montré que les estimations des dégâts probables étaient largement en dessous de la réalité !

Autre éventualité, la collision avec une météorite. Là encore, difficile de se faire rembourser. À supposer que le siège de l’assureur n’ait pas été réduit en cendres, celui-ci risque fort de vous rétorquer qu’il ne couvre pas la chute sur vos biens de « tout ou partie d’appareils de navigation aérienne, d’engins spatiaux ou de météorites ». Si vous prenez un Airbus A380 sur le toit, vous pouvez vous retourner contre la compagnie aérienne. Mais qui affrète les météorites ?

Et un bain de sang sur fond d’apocalypse guerrière, emportant la civilisation dans un tourbillon de meurtres et de violences ? Ne rêvez pas : « Les guerres civiles ou étrangères, les rixes, les crimes, les délits, les mouvements populaires, les actes de sabotage, les attentats, les émeutes », comme le précise un contrat d’assurance obsèques Cardif, font partie des exclusions systématiques. Consolation, vous pourrez peut-être obtenir le remboursement de votre téléphone portable, dont l’assurance couvre en général les vols avec violence.

Le plus sûr, en matière de fin du monde, serait en définitive un dérèglement climatique. Il permettrait d’activer la loi sur les catastrophes naturelles, dite loi « catnat ». Elle met en jeu un fonds qui se substitue aux polices individuelles, avec à la clé une indemnisation des « dommages matériels directs non assurables ayant eu pour cause déterminante l'intensité anormale d'un agent naturel ». Enfin une bonne nouvelle.

Ironie des assurances, les Mayas n’auraient même pas pu se faire rembourser la fin de leur monde. Elle a été provoquée par l’arrivée des conquistadors espagnols en Amérique centrale et les « guerres, rixes et crimes » qui s’en sont suivis.

(1) Parmi lesquels ne figure aucun spécialiste sérieux de la civilisation maya…

Erwan Seznec

Erwan Seznec

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