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Médicament générique

Halte au catastrophisme

L’Inspection générale des affaires sociales (Igas) souligne dans un rapport récent que les génériques ont un taux de conformité satisfaisant. Mais note des anomalies sur les sites de fabrication. Elle demande des contrôles plus fréquents.

En France, les médicaments génériques n’ont pas la cote. En tout cas, ils sont nettement moins prisés qu’en Allemagne ou aux États-Unis. La faute à une défiance tenace envers ces médicaments, considérés comme bas de gamme et moins efficaces que les médicaments originaux, les princeps.

L’Inspection générale des affaires sociales (Igas), dans son rapport sur la politique française du générique, ne revient pas sur ce débat. Pour elle, la pertinence des génériques, tant au plan thérapeutique qu’économique, n’est plus à prouver. Mais il y a des efforts à faire pour redorer leur blason. En particulier, il serait bon de veiller à ce que leur fabrication soit irréprochable.

Aujourd’hui, 60 % à 80 % des principes actifs qui servent à faire les génériques et les princeps viennent d’usines chinoises ou indiennes. Les contrôles sur le produit fini par l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) n’ont pas montré plus d’anomalies de conformité entre les génériques et les princeps. Mais des inspections de sites, réalisés à la même fréquence et selon les mêmes protocoles que pour les médicaments de marque, ont montré qu’il y avait des lacunes et même que, en de rares cas, les données étaient falsifiées.

Sans pour autant adopter une posture catastrophiste, l’Igas recommande une plus grande vigilance de la part des autorités sanitaires, conseillant notamment de porter une attention particulière aux centres qui, à l’étranger, réalisent les tests d’équivalence entre les princeps et les génériques. Elle souhaite également que le lieu de fabrication et de conditionnement des médicaments figure sur l’emballage. Et que la dénomination commune internationale du principe actif (DCI) soit notée de manière plus apparente que le nom de marque du médicament, comme le réclame l’UFC-Que Choisir. Enfin, l’Igas verrait d’un bon œil la relocalisation de la production de principes actifs. 

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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