Mention « Peut mieux faire ! »
Face aux nombreuses interrogations scientifiques quant à la sécurité des OGM, l’UFC-Que Choisir rend publics, un an jour pour jour après la publication du décret autorisant la mention « Nourri sans OGM » sur les produits d’origine animale, les résultats de son enquête exclusive épinglant la trop faible présence en magasin de cet étiquetage pourtant réclamé par les consommateurs .
Après avoir contribué à lever l’interdiction de communiquer sur les produits « Sans OGM », l’UFC-Que Choisir, a diligenté avec le concours de ses associations locales, une enquête dans 324 grandes surfaces à travers la France, pour vérifier la disponibilité et la valorisation des produits portant la mention « Nourri sans OGM ». Force est de regretter que l’appétit pour des produits « Sans OGM » n’a pas été rassasié.
Marques nationales : le bien maigre panier « Nourri sans OGM »
Si les rayons de la grande distribution alignent des dizaines de références parmi les aliments recherchés, s’agissant en revanche du « Nourri sans OGM », nos enquêteurs n’ont trouvé que 3 produits alimentaires : les volailles et les œufs des Fermiers de Loué, ainsi que le saumon fumé sous vide de Labeyrie ! En outre, il convient de noter la présence de quelques marques régionales dont la diffusion est cependant trop marginale pour impacter significativement l’offre proposée aux consommateurs.
Marques distributeurs : vous avez dit « Sans OGM » ?
Pour ce qui est des marques de distributeurs (MDD), sur les 7 enseignes enquêtées : seulement deux se distinguent en proposant une véritable gamme de produits « Sans OGM » sous leurs marques propres : Carrefour (œufs, volailles, jambon, viande de porc, veau et poisson) et Auchan (volailles, jambon, viande de porc et poisson). Les autres enseignes en revanche font quasiment l’impasse sur le « Sans OGM ». En effet, si nos enquêteurs ont relevé çà et là, la présence de quelques produits porteurs de cette mention, ceux-ci ne sont présents que dans 6 % des magasins enquêtés.
Si l’indisponibilité actuelle de produits laitiers « Sans OGM » peut s’expliquer par la longueur de la mise en place de cette filière, pour les autres aliments en revanche les professionnels ne peuvent arguer de la récente entrée en vigueur de la réglementation, puisque les contours des modalités de communication du « Sans OGM » étaient connus dès 2008.
Le « Sans visibilité » du « Sans OGM »
Dans la grande majorité des magasins (86 %), aucune signalétique n’aide les consommateurs à trouver les produits « Sans OGM » dans les rayons. Quant aux étiquetages figurant sur les produits eux-mêmes, si les produits de marques Auchan et Carrefour bénéficient d’un marquage bien visible, la mention « Nourri sans OGM » des Fermiers de Loué ou de Labeyrie se remarque à peine.
« Sans OGM » et sans surcoût !
Cette faible disponibilité est d’autant plus regrettable, que notre enquête souligne qu’il n’y a pas de différence de prix entre les deux filières. En effet, au niveau national, les prix du jambon et du saumon fumé sous vide « Nourris sans OGM » sont respectivement 4 % moins cher et 0,3 % plus cher que leurs homologues conventionnels !
Alors que l’interdiction maintenue jusqu’en 2012 de toute communication vers les consommateurs a fait péricliter les filières « Sans OGM », l’UFC-Que Choisir refuse que le trop faible investissement des professionnels fasse disparaitre purement et simplement la possibilité pour les consommateurs de manger sans OGM.
Au vu de ces éléments, l’UFC-Que Choisir demande à Guillaume GAROT, Ministre délégué chargé de l’Agroalimentaire, le lancement de toutes actions permettant le développement effectif des filières d’alimentation animale sans OGM.
(1) Enquête réalisée sur 324 magasins au niveau national sur les produits de marques nationales et de marques de distributeurs, porteurs de la mention « Nourri sans OGM » (œufs, viandes de poulet, de veau, de porc et poisson d’aquaculture).
(2) 71 % des consommateurs européens ne veulent pas d’OGM dans leur alimentation (sondage Eurobaromètre n° 55.2 pour la Commission européenne – décembre 2010) - 96 % des consommateurs français veulent être informés de la présence ou de l’absence d’OGM dans l’alimentation des animaux (sondage Ifop pour Carrefour - octobre 2010).
(3) Enquête réalisée du 14 au 18 janvier 2013 sur 1 653 magasins drive de la grande distribution.