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Antigaspillage

L’indice de réparabilité des appareils se précise

Modalités d’affichage, signalétique, paramètres de calcul… L’indice de réparabilité se précise. Le gouvernement vient d’informer Bruxelles des contours que prendra cette mesure prévue par la loi antigaspillage, votée en début d’année. Sur le modèle de l’étiquette énergie, cet indice donnera aux consommateurs une information sur la réparabilité des produits électriques et électroniques. Les premiers concernés sont les smartphones, les ordinateurs portables, les téléviseurs, les lave-linge et les tondeuses à gazon, qui devront l’afficher dès le 1er janvier 2021.

Mieux informer les consommateurs et agir contre l’obsolescence programmée figurent parmi les objectifs prioritaires de la loi antigaspillage pour une économie circulaire, votée en janvier 2020. L’indice de réparabilité des produits électriques et électroniques, qui entrera en vigueur le 1er janvier 2021, doit y contribuer. Dans les cartons depuis 2018, cet indice donnera aux smartphones, aux ordinateurs portables, aux téléviseurs, aux lave-linge à chargement frontal et aux tondeuses à gazon (batterie ou filaire, robot) une note sur 10 qui évaluera leur degré de réparabilité en fonction de plusieurs critères. Il sera ensuite progressivement étendu aux autres appareils ménagers et électroniques. Certains distributeurs, comme Darty, ont déjà pris les devants, tout comme certains fabricants, notamment Seb (lire encadré).

De cet indice de réparabilité on connaissait les grandes lignes, les contours sont aujourd’hui plus nets. Le gouvernement vient en effet de transmettre à la Commission européenne les projets de décrets concernant ses modalités d’affichage, la signalétique, le détail des critères pris en compte et les paramètres de calcul.

Un indice visible

Cet indice devra être bien visible aux yeux du consommateur au moment de l’acte d’achat en boutique et sur les sites marchands, à côté du prix. Sa couleur variera du rouge vif au vert foncé en passant par l’orange et le jaune en fonction de la note. Le projet va jusqu’à préciser la taille de la police des chiffres de la note, qui devra être au moins aussi grande que celle du prix en rayon. Les fabricants pourront choisir d’apposer, en plus, l’indice directement sur l’emballage de l’article, auquel cas « la taille de la représentation graphique est laissée libre pour autant qu’il soit visible et lisible ».

Résultat d’un calcul détaillé

On savait déjà que l’indice de réparabilité reposerait sur 5 critères :

  • la documentation fournie par le fabricant ;
  • l’aptitude du produit à être démonté ;
  • la disponibilité des pièces détachées ;
  • le rapport entre le prix de la pièce détachée la plus chère et le prix du produit originel ;
  • et un dernier critère, spécifique cette fois à la catégorie du produit concerné.

Le gouvernement a révélé le détail de tous ces critères, des sous-critères ainsi que la pondération qui permettra d’aboutir à une note sur 100 (20 points par critère), divisée ensuite par 10. Le texte ne laisse rien au hasard, allant jusqu’à prendre en compte la durée de disponibilité et l’outil nécessaire au démontage de chacune des pièces détachées.

Concernant le critère propre à chaque famille de produit, l’indice tiendra compte, pour les smartphones, les ordinateurs portables et les téléviseurs, des informations et de l’assistance relatives aux mises à jour logicielles. L’obsolescence logicielle des produits a déjà lésé de nombreux consommateurs, comme par exemple, en 2018, les clients d’Apple. Pour ces produits, l’indice de réparabilité englobera en outre la possibilité de réinitialiser le logiciel. Ce sera également le cas pour les lave-linge, dont tous les modèles sont désormais bardés d’électronique. Quant aux tondeuses, leur variable spécifique viendra du niveau d’assistance à distance gratuite et, pour les modèles sans fil, de la compatibilité de leur batterie avec d’autres produits.

Les 5 indices de réparabilité

Seb lance un « forfait réparation » pour ses produits

Certains fabricants n’ont pas attendu la mise en place de l’indice de réparabilité et font des efforts en ce sens, par souci écologique… mais aussi de fidélisation de leurs clients. C’est le cas de Seb qui a lancé, dès 2016, un plan d’action afin de rendre les produits de ses marques (Moulinex, Rowenta, Tefal, Krups, Calor et Seb) réparables pendant 10 ans. Le groupe français a annoncé, mi-juillet, aller plus loin avec le lancement de « forfaits réparation ». Leur fonctionnement est simple : le client dont le produit est tombé en panne hors garantie (dans la limite de 10 ans après l’achat du produit) se rend sur le site du fabricant, paye un forfait selon son type d’appareil puis dépose l’appareil chez le réparateur le plus proche de chez lui.

Les tarifs vont de 18,99 € (grille-pain, cafetière filtre…) à 49,99 € (friteuse sans huile, machine à bière) selon le type de produit. Le forfait comprend pièces et main-d’œuvre. « Connaître le prix à l’avance, sans avoir à faire de demande de devis préalable : tout est pensé pour faciliter la décision du consommateur à faire réparer son produit », explique Seb. Selon le groupe, les tarifs représentent 20 à 40 % du prix des produits neufs. Les appareils réparés sont garantis 6 mois et si d’aventure le produit n’est pas réparable, le client se voit remboursé du prix du forfait.

Morgan Bourven

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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