Élisa Oudin
Explosion des fausses offres de prêts immobiliers
Les pouvoirs publics alertent contre la recrudescence de fausses offres de prêts immobiliers ou de rachat de crédit. Face à l’amplification du phénomène, il est essentiel d’apprendre à reconnaître ces arnaques au crédit et de les déjouer.
Comparateur-taux-credit.com, eligibilite-credit.com, comparateur.eco-durable.info : voici quelques faux sites, parmi d’autres, de comparateurs de crédits en ligne. L’autorité de tutelle des banques, l’ACPR, vient de mettre en garde les particuliers contre la multiplication, ces dernières semaines, de fausses offres de crédit via des pseudo-comparateurs en ligne ou des publicités sur les réseaux sociaux. Le nom de domaine du site ou l’adresse mail peuvent être inventés de toute pièce. Mais il peut aussi s’agir de dénominations usurpées. Le faux site peut lui-même parfois ressembler à s’y méprendre à l’original (même logo ou présentation que le site officiel d’établissements connus).
Les escrocs appâtent notamment le public avec des taux de crédit alléchants. Dans une récente arnaque, un faux courtier vantait ainsi des prêts immobiliers à seulement 2 %.
Comment se protéger des tentatives de ces pirates dont le but est d’obtenir que vous leur versiez une somme d’argent pour des « frais de dossier », « apport personnel », « solde d’un crédit antérieur », etc. ?
Les caractéristiques de l’offre
Certains signes doivent immédiatement alerter.
Taux d’intérêt anormalement bas
Le taux d’intérêt du prêt est particulièrement bas (par exemple entre 0,5 et 2 points inférieur au taux d’intérêt moyen du marché), et cela avant même d’avoir démarré la moindre négociation ? C’est plus que suspect. Même précaution si le site réclame très peu d’éléments concernant la solvabilité (ressources et dépenses) de l’emprunteur ou promet un versement ultra-rapide (en 24 h ou 48 h).
Alertes pressantes
Attention également aux avertissements ou autres alertes promotionnelles qui poussent le client à se décider très vite : « dernière offre », « plus que 24 h pour en profiter »… Un bon courtier doit préconiser exactement l’inverse à son client, c’est-à-dire de bien prendre son temps pour comprendre toutes les caractéristiques de l’offre.
L’identité du courtier
Impossible de se fier aux seuls éléments présentés sur le site Internet du démarcheur, si l’on doit verser une somme d’argent. Il faut impérativement vérifier que le professionnel répond aux critères suivants :
- Le courtier doit figurer sur la liste du registre officiel des intermédiaires en opérations de banque ou d’assurance, Orias.
- Il doit, à l’inverse, être absent des listes noires des pouvoirs publics bancaires.
- Ses coordonnées doivent être vérifiables et vérifiées. Car de plus en plus d’escrocs agissent en usurpant l’identité de banques ou de courtiers connus. Il faut rechercher par soi-même le numéro de téléphone et l’adresse mail de la société invoquée (sur le site, non sponsorisé, de l’organisme qui apparaît dans Google). Et contacter le standard de la société (par téléphone ou par mail) pour vérifier que son interlocuteur est bien un salarié de l’entreprise.
Jamais d’argent au courtier avant l’obtention du prêt immobilier
La loi pose deux interdictions très claires aux courtiers :
- Elle prohibe la possibilité pour les courtiers d’encaisser des fonds liés au prêt (apport, solde, etc.).
- Les honoraires de courtage ne peuvent, quant à eux, être facturés au client avant le déblocage des fonds du prêt immobilier ou la signature devant le notaire, tant que ce dernier n’a pas reçu sur son compte le montant du prêt. Même si un réseau de courtiers, bien connu, a un peu embrouillé la donne, ce principe reste immuable. Il s’applique que les démarches pour obtenir le prêt aient été effectuées en présentiel ou en ligne.