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Assurance vie

Que penser des fonds "eurodynamiques" ?

Alors que la très grande majorité des fonds en euros peine désormais à générer plus de 3 % de rendement par an (avant prélèvements sociaux et frais sur primes), quelques contrats se détachent du lot avec des taux de 4 %.  Que faut-il en penser ? Éléments de réponse.

Existerait-il une assurance vie à plusieurs vitesses ? C’est ce qu’affirme Cyrille Chartier-Kastler, président du cabinet de conseil Facts & Figures qui, au gré des fréquentes analyses qu’il fait du marché, constate « une dispersion des taux de plus en plus forte d’un assureur à l’autre, voire, pour un même assureur, d’une offre à l’autre ».

Tombés en rafales depuis quelques semaines, les rendements 2012 témoignent en effet de la fracture grandissante entre d’un côté, les contrats grand public de la bancassurance désormais en deçà de la barre des 3 % annuels (seul le « paquebot » de l’association d’assurés Afer, géré par Aviva, fort de 40 milliards d’euros sous gestion, continue de se distinguer avec un taux de 3,45 %) ; et de l’autre, une myriade d’offres parmi lesquelles on trouve quelques contrats classiques promus par une poignée de mutuelles (Carac, Mif, Groupe Pasteur Mutualité…) aussi confidentielles que performantes (toutes génèrent des taux supérieurs à 3,5 %).

Mais aussi de plus en plus de fonds en euros « dynamiques », une nouvelle génération de supports qui, distribuée par quelques courtiers en ligne et conseillers indépendants, a surperformé le marché en 2012, en affichant des rendements de l’ordre de 4 %.

Gérés par une poignée de compagnies – Generali, Spirica du groupe Crédit agricole, les ACNM-Vie du Crédit mutuel Nord Europe, Suravenir du Crédit mutuel Arkéa ou encore AG2R La Mondiale – ces fonds « eurodynamiques » profitent, comme tous les fonds en euros, d’un effet cliquet (les gains acquis une année le sont définitivement) et d’une garantie en capital (l’assureur doit à tout moment pouvoir faire face à ses engagements vis-à-vis des assurés). En revanche, au lieu d’être massivement investis en obligations comme la plupart des fonds en euros, ils font le pari d’une gestion active diversifiée en s’appuyant sur la technique dite du « coussin » (une fraction de l’actif du fonds en euros est exposée aux marchés actions). Ou en misant majoritairement  sur l’immobilier d’entreprises (on parle alors de fonds « europierre »).

Pour public averti

Fort tentant dans le principe, ces supports novateurs qui allient sécurité du capital et performance appellent cependant quelques réserves. Tout d’abord, ces offres restent encore confidentielles. Moyennant des frais (sur prime et de gestion annuelle) souvent plus élevés que la moyenne, certaines d’entre elles sont même franchement sélectives et imposent un ticket d’entrée de plusieurs milliers d’euros. Autre bémol, la rentabilité de ces fonds (et plus particulièrement de ceux exposés en actions) est susceptible de varier fortement selon la configuration des marchés où ils sont investis. En 2011 par exemple, le fonds Eurocit’ d’AG2R La Mondiale (+ 4,04 % en 2012) était tombé à 1,19 % dans le cadre du contrat Aprep Multigestion, après avoir caracolé à + 5 % en 2010. Et celui de Generali, Elixence, à 1,90 % (contre + 4,02 % en 2012). Même constat pour EuroSelections géré par Spirica, passé de + 5,02 % en 2010 à + 0,33 % en 2011 avant de remonter à + 4,01 % en 2012.

Outre qu’ils s’adressent à un public averti susceptible d’accepter la prise de risque, ces fonds exigent donc de pouvoir mobiliser son épargne sur le moyen-long terme. « On ne peut plus dans le contexte actuel espérer avoir de la rentabilité sans un minimum d’engagement », constate Daniel Collignon, directeur général de Spirica, dont le fonds dynamique Euro Allocation Long Terme ponctionne 3 % de frais en cas de sortie avant trois ans.

Cinq exemples d’offres « eurodynamiques »

Laurence Delain-David

Laurence Delain-David

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