Fabienne Maleysson
Les consignes manquent de clarté
Les différents sites publics ne donnent pas toujours les mêmes consignes aux personnes ayant côtoyé un malade du Covid-19. Explications.
Bien que la grande majorité des Français soient aujourd’hui vaccinés (1) contre le Covid-19, le virus circule toujours. Chacun est donc susceptible de côtoyer un malade et de se retrouver ainsi cas contact (2). Comment réagir si vous apprenez qu’un collègue, un ami revu le temps d’une soirée ou une personne de votre famille proche a contracté la maladie ?
Lorsqu’on consulte les sites officiels, la réponse ne coule pas de source. D’autant que la conduite à tenir dépend de deux paramètres : elle n’est pas la même si vous êtes vacciné ou non ; elle diffère aussi si le contact est récurrent (famille) ou s’il est éphémère, ou du moins qu’on peut éviter de le prolonger (collègue).
Si vous êtes vacciné
Hors cadre familial
Étrangement, le gouvernement a demandé un avis au Haut Conseil de santé publique (HCSP), mais les consignes officielles ne le suivent pas. Dans son avis du 18 juin dernier, le HCSP écrit : « Une personne vaccinée est considérée comme un contact à risque de transmission négligeable. La réalisation d’un test diagnostique et l’isolement ne sont pas requis. » Et ce « sauf mesures décidées localement ». Pourtant, les sites publics que sont Ameli.fr, Mesconseilscovid.sante.gouv.fr ou Santepubliquefrance.fr conseillent de faire deux tests, dont un immédiatement. Plus déroutant encore, pour la réalisation du second test (si le premier est négatif), Ameli.fr parle de 7 jours après la fin de l’isolement du malade, ce qui n’a aucun sens au point de vue sanitaire, alors que les pour les autres, c’est 7 jours après le dernier contact avec le malade.
Tout le monde s’accorde à dire en tout cas qu’une personne cas contact vaccinée n’a pas à s’isoler tant qu’elle n’a pas un résultat positif à un test.
Dans le cadre familial
Si le malade est quelqu’un que vous côtoyez chaque jour, toutes les sources recommandent de réaliser un test immédiatement. Logiquement, la plupart conseillent, en cas de premier test négatif, d’en réaliser un second 7 jours après la guérison de la personne atteinte (soit en principe 17 jours après le début de sa maladie). Il faut en effet prendre en compte le fait qu’elle peut être contagieuse tant qu’elle n’est pas guérie et que si elle vous transmet le virus, celui-ci peut passer inaperçu pendant la période d’incubation dans votre organisme. Pourtant, le HCSP indique que le second test doit être réalisé 7 jours après le premier.
Si vous n’êtes pas vacciné ou fortement immunodéprimé
Les consignes sont dans ce cas plus claires – du moins presque toujours. Vous devez faire un test immédiatement et vous isoler jusqu’à la réalisation du second. Celle-ci doit avoir lieu 7 jours après le dernier contact avec le malade ou, si vous vivez sous le même toit, 7 jours après sa guérison soit, le plus souvent, 17 jours après le début de sa maladie. Des conseils logiques que l’on ne retrouve pas sur Ameli.fr qui parle, hors cadre familial, de réaliser un second test 7 jours après le début de l’isolement. Or cette date ne correspond pas toujours à celle du dernier contact avec le malade. Par exemple, si vous avez côtoyé un ami un samedi soir et qu’il a déclaré le Covid le mardi, vous allez faire votre premier test ce même jour. La logique veut que, pour tenir compte de votre temps d’incubation, vous fassiez le deuxième test et rompiez votre isolement le samedi suivant, pas le mardi suivant.
Enfin, le fait d’être identifié comme cas contact, donc d’avoir été déclaré comme tel par la personne malade, permet d’obtenir le remboursement des tests même pour les personnes non vaccinées.
(1) Par « vacciné », on entend « ayant reçu les doses nécessaires » (une ou deux selon les cas), dont la dernière depuis au moins 7 jours pour les vaccins Pfizer, Moderna et AstraZeneca, ou 28 jours pour celui de Janssen.
(2) Nous parlons ici des cas contacts sans symptômes. En cas de symptômes, il convient de réaliser un test.