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Grossesse

Les sages-femmes, des alliées contre la pénurie médicale

Depuis le 11 novembre, les femmes enceintes peuvent déclarer une sage-femme référente pour leur suivi de grossesse, ainsi que les consultations jusqu’à 14 semaines après l’accouchement.

Confier le suivi de la grossesse et de la période post-accouchement à une sage-femme n’est pas une nouveauté. C’est autorisé de longue date. La possibilité de déclarer une sage-femme référente, en vigueur depuis le 11 novembre dernier, ne changera donc pas radicalement la donne, du moins pour les femmes concernées. Mais c’est l’occasion de reconnaître un peu mieux les compétences de ces professionnelles – et peut-être de faire entrer dans les mœurs le recours à leurs services – puisque la déclaration auprès de l’Assurance maladie leur vaudra une rémunération supplémentaire. Malheureusement, elle devra se faire en remplissant deux documents Cerfa qu’il faudra ensuite expédier par la Poste, un procédé désuet à l’ère du tout-numérique !

Du côté de l’Ordre des sages-femmes, la continuité du suivi à domicile, en particulier après la naissance, est vue comme un argument de poids : pas besoin de s’en préoccuper et de prévoir des démarches supplémentaires à la sortie de la maternité, la sage-femme qui a assuré la surveillance de la grossesse poursuivra naturellement sa mission en post-partum, jusqu’à 14 semaines après l’accouchement. Une charge en moins, d’autant que le dispositif d’aide au retour à domicile (Prado) prévu par l’Assurance maladie n’est plus automatiquement proposé aux parturientes : ces dernières – ou leur entourage – doivent penser à en faire la demande.

Dans l’ombre des gynécologues

L’initiative a le mérite de mettre en lumière le travail des sages-femmes libérales, que le grand public connaît mal, tant elles sont encore dans l’ombre des généralistes, et surtout, des gynécologues. Or, en période de pénurie médicale, savoir qu’elles sont en mesure de prendre en charge cette partie de la santé des femmes peut être d’un secours appréciable ! La liste des actes et des situations qu’elles sont susceptibles de gérer est longue. Pendant la grossesse, en plus du suivi, elles peuvent s’occuper de la préparation à l’accouchement, ainsi que de la rééducation périnéale en suites de couches. Leurs compétences ne s’arrêtent pas à cette période bien particulière de la vie. Frottis, contraception, IVG médicamenteuse, dépistage des IST, vaccination et dépistage des violences intrafamiliales font aussi partie des situations relevant de leur champ d’action. Qui ne s’arrête finalement que là où commencent les pathologies : dès l’instant où une maladie (cancer du col de l’utérus, par exemple) est détectée, les sages-femmes adressent automatiquement leurs patientes à un médecin.

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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