Yves Martin
Renault doit transmettre les documents
Dévoilée par Que Choisir en 2019, la fragilité du moteur 1.2 de Renault est désormais au cœur d’une procédure judiciaire menée par une action collective de victimes. Ce moteur concerne des centaines de milliers de véhicules encore en circulation du groupe Renault.
Au printemps 2019, Que Choisir dénonçait la fragilité du moteur à quatre cylindres 1.2 de Renault. Très répandu et utilisé par plusieurs marques (Dacia, Mercedes, Nissan et Renault), ce sont potentiellement 400 000 véhicules vendus de 2012 à 2016 qui seraient affectés et dont le moteur pourrait casser. Pour autant, l’UFC-Que Choisir n’a pu entamer d’action de groupe contre le constructeur faute de certitude quant à son aboutissement.
Depuis, l’action collective « Motorgate - Casse moteur », créée via la plateforme spécialisée MyLeo et regroupant près de 1 500 automobilistes, s’est emparée du dossier pour mener un recours collectif en 2022 au titre de la loi Hamon. La justice vient de lui donner raison : Renault a été condamné le 14 mars 2023 par le tribunal judiciaire de Versailles à transmettre des documents aux victimes de l'affaire des moteurs défectueux sur certains de ses véhicules. « On parle de vices cachés. Et, en fonction des éléments qu’on va obtenir, ça peut aller jusqu’à de la tromperie », indique Me Christophe Lèguevaques, l’un des avocats qui défend les automobilistes dans le cadre de l’action collective. Ces derniers travaillent désormais sur une procédure pénale qui devrait être déposée prochainement.
Pourtant, de son côté, Renault n’évoque pas de problème systématique et affirme avoir pris en charge totalement ou partiellement plus de 90 % des cas identifiés (nous dénoncions en 2019 la prise en charge aléatoire des dossiers, sans qu’aucun barème ne semble s’appliquer). Et Renault d’expliquer qu’il ne procède pas à un rappel, car le problème ne touche pas un organe de sécurité. Enfin, la marque précise que le programme de prise en charge est toujours ouvert.