Arnaud de Blauwe
Trop d'irrégularités
De nombreux intermédiaires qui vendent des billets pour des concerts, spectacles ou rencontres sportives se sont installés sur la Toile. Une activité qui ne brille pas par sa transparence. Dans le cadre du Réseau européen de coopération en matière de protection du consommateur, la Répression des fraudes a mené l'enquête en France. À l'arrivée, sur les 20 sites contrôlés, 19 étaient affectés d'irrégularités.
Les sites de vente de billets en ligne dans le collimateur de l'Administration. Pièces de théâtre, concerts, comédies musicales, matches de foot... sur Internet, de nombreux sites se sont glissés entre les organisateurs et le public afin de commercialiser les billets d'entrée. Aux côtés de structures adossées à de grands groupes, comme Ticketnet.fr (Virgin, Auchan...) ou la Fnac.fr, prospèrent des opérateurs plus modestes. Et si certains de ces sites ont signé un accord direct avec l'organisateur de l'événement pour vendre leurs billets, la grande majorité se fournit par d'autres voies. Quelles sont-elles ? Mystère, tant la discrétion est de mise dans ce milieu.
Alerté par plusieurs plaintes de particuliers, « Que Choisir » avait enquêté au printemps 2010, mais rares sont les responsables de sites qui ont accepté d'ouvrir leurs portes. Parmi les dérives les plus fréquemment dénoncées : un prix payé qui ne correspondait pas à celui indiqué sur le billet cartonné, des retards de livraison, des places mal situées, des tickets mis en vente sur le site quelques jours avant l'événement alors que celui-ci était présenté comme complet depuis longtemps...
Enquête européenne
L'Europe s'est elle aussi intéressée au sujet. Dans le cadre de son réseau de coopération en matière de protection du consommateur, elle a demandé aux États membres d'enquêter sur la vente de billets en ligne. En France, la mission a été confiée à la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Du 31 mai au 4 juin dernier (soit quelques jours après la sortie de l'article de « Que Choisir »), elle a ausculté 20 sites, dont 14 appartenant à des opérateurs français. Bilan des courses : elle a constaté des irrégularités chez 19 d'entre eux, soit une sacrée performance !
La DGCCRF déplore ainsi des défauts d'identification du professionnel, des clauses abusives (notamment sur les conditions de remboursement), des conditions générales mal rédigées ou absentes. Mais, comme d'habitude, elle ne donne aucun nom de site pour des raisons juridiques. La Répression des fraudes précise toutefois que des vérifications complémentaires vont prochainement être entreprises.