Audrey Vaugrente
Encore trop d’inconnues sur le risque qu’elles posent
Il y a encore des progrès à faire dans la recherche sur les tiques et les maladies qu’elles peuvent transmettre. À ce jour, elle est trop concentrée dans certaines régions – dont le nord-est de la France.
41 espèces de tiques prolifèrent en France métropolitaine, mais l’une d’entre elles concentre les attentions – et les inquiétudes : Ixodes ricinus. Et pour cause, elle est l’un des principaux vecteurs de bactéries, virus et autres pathogènes. Malgré un demi-siècle de recherche sur cette tique et les maladies qu’elle transmet, les zones d’ombre à son sujet sont encore nombreuses, révèle un travail de synthèse de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses).
Présente dans la plupart des départements, Ixodes ricinus se fait plus rare sur les zones côtières et le pourtour méditerranéen. Sa population est, en revanche, plus dense dans les régions couvertes de forêt. Mais son comportement s’adapte à son habitat : habitudes de repas, proies, durée de développement sont autant de facteurs qui changent. Sur ce point, les connaissances sont maigres. En effet, certains de ses hôtes – comme les lapins ou les reptiles – sont très peu étudiés. De même, la recherche est surtout focalisée sur la bactérie responsable de la maladie de Lyme, Borrelia burgdorferi, et dans les régions historiquement touchées (nord-est de la France).
Les travaux doivent être plus homogènes, afin de pouvoir comparer les résultats obtenus. C’est pourquoi les auteurs de cette synthèse plaident en faveur d’un programme national de surveillance. Ils soulignent aussi la nécessité d’étendre les projets de recherche au-delà des alentours des équipes, afin de combler le manque de connaissance en régions Paca et Centre-Val de Loire, par exemple.