Erwan Seznec
L’assurance soleil en question
En ce début d’été frais, des vacanciers pourraient être tentés par les diverses garanties de remboursement ou d’annulation proposées par les voyagistes en cas d’intempéries. Vérifiez tout de même avant de signer ce que ces derniers appellent « mauvais temps ».
Il faut faire un effort pour le croire tant ces dernières semaines ont été pluvieuses, mais juillet et août seront peut-être splendides. La météo du moment, sur nos côtes, ne permet pas de déduire une tendance fiable à quinze jours ou trois semaines. Météo France s’engage seulement à neuf jours, avec des indices de fiabilité qui chutent au-delà de trois à cinq jours. Cela n’empêche pas les voyagistes de proposer diverses « garanties soleil » pour remplir leur carnet de réservation.
Globalement, leurs offres sont plus convaincantes que les prétendues « assurances manque de neige », conçues pour ne jamais servir. Les plus sérieuses ne sont d’ailleurs pas à proprement parler des assurances. Il s’agit de la possibilité de modifier sans frais son lieu de séjour jusqu’à deux ou trois jours avant la date du départ quand les prévisions météorologiques sont mauvaises, sous réserve de disponibilités dans les autres villages de vacances de l’opérateur. C’est ce que propose Pierre et Vacances en haute saison (du 23 juin au 8 septembre cette année) sur ses clubs de la côte Ouest, de même que la chaîne de camping Campéole et les résidences Belambra.
Viennent ensuite les assurances proprement dites. Sur ses villages de la côte Atlantique, Belambra propose par exemple, pour un euro seulement, le remboursement de 200 € par semaine de séjour en cas d’intempéries. Celles-ci sont définies de la sorte : trois jours avec trois heures d’averses consécutives entre 8 h et 18 h sur une semaine de séjour. Ce qui peut arriver. En revanche, le temps gris mais sec, très fréquent en été sur l’Atlantique, n’est pas couvert.
Pierre et Vacances propose une offre « pack soleil », mais ne la met guère en avant (aucune mention sur le site). À juste titre, car elle n’est pas très intéressante. Vendu 69 €, le pack soleil doit être souscrit au plus tard sept jours avant le début des vacances, alors que personne n’a la moindre idée du temps à venir. S’il y a moins de trois journées avec deux heures d’ensoleillement sur sept jours, le voyagiste verse un remboursement forfaitaire de 150 € seulement. La définition de l’ensoleillement retenue par tous les voyagistes est celle de Météo France : c’est une situation où le rayonnement solaire est d’intensité suffisante (> 120 W/m2) pour produire des ombres distinctes.
Sur cette base, Marmara propose une garantie soleil pour les séjours d’hiver, mais sans prendre de risque. Le voyagiste rembourse 300 € s’il y a quatre jours sans deux heures d’ensoleillement sur un séjour d’une semaine. L’assurance est bon marché, 12 € par personne, mais elle ne sert pas à grand-chose vues les destinations couvertes : Maroc (Agadir, Marrakech), Tunisie, Andalousie, Égypte (mer Rouge). Autant de destinations où les journées d’hiver peuvent être à la fois ensoleillées, mais fraîches et très ventées !