CONSEILS
Somnifères et tranquillisants

Attention aux interactions 

Les benzodiazépines font partie des médicaments les plus utilisés pour des troubles du sommeil ou l’anxiété. Ils doivent être pris sur une courte durée, car ils entraînent une dépendance et ont des effets indésirables. Certains médicaments augmentent les effets secondaires des benzodiazépines, d’autres diminuent leur efficacité thérapeutique.
 

Les risques des benzodiazépines

Il existe une vingtaine de benzo­diazépines en France, reconnaissables à leur suffixe le plus souvent en « –azépam » ou « –azolam » : bromazépam (Lexomil), diazépam (Valium), lorazépam (Témesta), lormétazépam (Noctamide), oxazépam (Seresta), prazépam (Lysanxia), alprazolam (Xanax), estazolam (Nuctalon), clorazépate (Tranxène)… ainsi que le zopiclone (Imovane) et le zolpidem (Stilnox), somnifères apparentés aux benzodiazépines.

  • Ces spécialités peuvent entraîner des somnolences, des troubles de la concentration et de la mémoire, une confusion, des chutes chez les personnes âgées, des troubles de la déglutition et des fausses routes.
  • En cas d’une consommation prolongée, un syndrome de sevrage (insomnies, anxiété, confusions, convulsions) peut apparaître à l’arrêt brutal des médicaments.
  • Le risque augmente avec la poso­logie (effet dose-dépendant).

Une augmentation de leurs effets indésirables

Des médicaments peuvent ­augmenter les effets indésirables de certaines benzodiazépines.

Pour le Valium, le Xanax, le Nuctalon, l’Imovane et le Stilnox, ces effets sont documentés (cela est peut-être aussi le cas avec d’autres benzodiazépines). La liste des médicaments concernés est longue :

  • des médicaments cardio­vasculaires (amiodarone, diltiazem, dronédarone, ticagrélor, vérapamil) ;
  • des antibiotiques (azithromycine, clarithromycine, roxithromycine...) ;
  • des antifongiques (fluconazole, itraconazole, kétoconazole...) ;
  • un antiulcéreux (cimétidine) ;
  • des antiviraux utilisés dans le traitement de l’hépatite C (bocéprévir, siméprévir) et des antirétroviraux ;
  • des antiépileptiques (lacosamide, stiripentol) ;
  • certaines chimiothérapies anticancéreuses.


Pour le Témesta, le Noctamide et le Seresta :

  • des antibiotiques (clarithromycine, érythromycine) ; 
  • un antigoutteux (probénécide) ; 
  • des antifongiques (fluconazole, kétoconazole) ; 
  • des hypolipémiants (ézétimibe, gemfibrozil) ; 
  • des anti-inflammatoires (acide méfénamique, acide ­niflumique, indométacine, naproxène) ;
  • certains antiviraux. 

Pour le Valium : 

  • des antidépresseurs (fluoxétine, fluvoxamine, moclobémide) ; 
  • un médicament de prévention des thromboses (ticlopidine) ;
  • des antiulcéreux ou médicaments du reflux gastro-œsophagien (cimétidine, ésoméprazole, lanso­prazole, oméprazole) ; 
  • un antibiotique (ciprofloxacine). 

Une diminution de leur efficacité

Des médicaments augmentent le métabolisme des benzodiazépines et peuvent, de fait, diminuer leur efficacité thérapeutique :

  • les antiépileptiques (carbamazépine, lacosamide, phénytoïne...) ; 
  • des antibiotiques (griséofulvine; ­rifabutine; rifampicine) ; 
  • un antidépresseur (millepertuis) ;
  • un vasodilatateur (bosentan) ;
  • le ginkgo biloba. 

Des médicaments sont susceptibles de causer des manifestations d’anxiété ou des insomnies. Ils peuvent, de fait, contrecarrer l’efficacité des benzodiazépines :

  • les corticoïdes ;
  • un bronchodilatateur (théophylline) ; 
  • des médicaments du sevrage tabagique (nicotine, varénicline) ; 
  • des médicaments du sevrage de l’alcool (disulfirame, ­nalméfène, naltrexone) ; 
  • les médicaments indiqués dans les troubles de l’érection (avanafil, sildénafil, tadalafil, vardénafil) ; 
  • la lévothyroxine et autres hormones thyroïdiennes ; 
  • un antiépileptique (lévétiracétam). 

Le tabac et l’alcool en prise ­chronique peuvent aussi diminuer l’efficacité des benzodiazépines. 

Une majoration de la somnolence

Les médicaments sédatifs majorent le risque de somnolence dans la journée lié aux benzodiazépines. Cette altération de la vigilance rend dangereuses certaines activités comme la conduite de véhicule et augmente les risques de chute chez les personnes âgées. Ce sont :

  • des antalgiques (ceux contenant du tramadol ou de la codéine) ;
  • des médicaments utilisés dans l’allergie (alimémazine, bromphéniramine, dexchlorphéniramine, doxylamine, prométhazine) ; 
  • les antiépileptiques et les neuroleptiques ; 
  • des antidépresseurs (plus particuliè­rement amitriptyline, clomipramine, ­doxépine, maprotiline, miansérine, mirta­zapine, trimipramine) ; 
  • des antihypertenseurs (méthyldopa, moxonidine) ; 
  • des myorelaxants (baclofène, dantrolène, méthocarbamol).
Joëlle Maraschin

Joëlle Maraschin

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