Des retours enflammés

Parmi les premières réactions à la publication de notre enquête « Des experts sous influence », celle d’un expert en assurances œuvrant dans le nord de la France, à la fois pour des compagnies, des particuliers, des entreprises et des collectivités locales. Son e-mail indique : « Vous avez tapé dans le mille. » Avant de créer son propre cabinet, il a travaillé 20 ans au sein de nombreux groupes d’experts (Cunningham Lindsey, ­Eurexo…) et a pu voir de l’intérieur l’évolution de la profession. À la suite de son message, nous l’avons contacté. Il a confirmé notre analyse : « Le métier a totalement changé sous la pression toujours plus forte des assureurs. Dès lors, on pourrait parler ­aujourd’hui de régleurs plutôt que d’experts, autrement dit de personnes chargées d’une simple analyse juridique du dossier (en particulier la vérification des garanties du contrat) et de la négociation de l’indemnisation. »

Un coup de pied dans la fourmilière

Toujours selon ce témoin, tout a commencé à changer lorsque, pour la première fois, un cabinet d’experts a accepté de répondre à un appel d’offres lancé par une compagnie d’assu­rances. C’était en 1995, le Gan souhaitait mettre en concurrence les cabinets via plusieurs critères de sélection.