Des appels de détresse en hausse

Lorsque nous arrivons, ce lundi matin de février, dans les locaux de la Fédération 3977 contre les maltraitances (lire encadré), les écoutantes – psychologues, travailleuses sociales ou juristes – sont ­déjà en plein travail, casques vissés sur la tête. Depuis la publication de l’ouvrage Les fossoyeurs, de Victor Castanet, et la médiatisation du numéro d’appel, celui-ci est saturé. Les jeunes femmes renseignent l’essentiel des témoignages sur un logiciel partagé avec les 52 associations locales Alma (pour Allô maltraitance), qui prennent le relais pour orienter au mieux les personnes. Dans les départements non couverts par Alma, c’est le plus souvent le conseil départemental qui joue ce rôle. Selon les cas, l’une de ces structures recommandera de contacter la direction ou le conseil de la vie sociale de l’Ehpad, l’Agence régionale de santé (ARS), le numéro Santé Info Droits, ou encore les services sociaux, le juge des tutelles, voire le procureur de la République s’il y a lieu de signaler un fait particulièrement grave.

Avant le « scandale Orpea », les trois quarts des appels portaient sur de la maltraitance à domicile, le plus souvent ­intrafamiliale. Depuis la fin janvier, les communications concernant les Ehpad ont bondi de 60 %, après une augmentation de 37 % entre 2020 et 2021. Orpea est loin de faire figure