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Zika

Les femmes enceintes doivent se protéger

Il n’est pas encore certain que le virus Zika soit à l’origine des cas de microcéphalies chez des nouveau-nés sud-américains. Par précaution, les femmes enceintes doivent, soit éviter les territoires touchés, soit se protéger en évitant les piqûres de moustique.

L’épidémie liée au virus Zika, essentiellement transmis par piqûre de moustique, continue de s’étendre en Amérique du Sud (surtout au Brésil), en Amérique Centrale et dans les Caraïbes. Parmi les territoires français d’Amérique, la Guyane, la Martinique, la Guadeloupe et Saint-Martin sont touchés. La maladie passe la plupart du temps inaperçue, et elle n’est pas grave chez l’être humain. Sauf, peut-être, pour l’enfant à naître. Des données laissent en effet penser que les femmes ayant transmis la maladie in utero accouchent plus souvent de bébés atteints de microcéphalie.

Même si le lien de cause à effet n’est pas encore formellement établi, des mesures de protection particulières s’imposent pour limiter la contamination des femmes enceintes, surtout lors du premier trimestre de grossesse. Celles qui avaient prévu de se rendre dans les zones touchées doivent reporter leur voyage. Celles habitant sur place ont pour consigne de se préserver jour et nuit des piqûres de moustique. Les mesures habituelles de prévention contre la présence des moustiques sont plus que jamais valables : supprimer tous les points d’eau stagnante (coupelle sous les pots de fleurs, récupérateur d’eau, eau de pluie croupissant dans une bassine, etc.) limite la multiplication des larves.

Des solutions existent

Pour éviter les piqûres, le mieux est d’utiliser une moustiquaire imprégnée la nuit et de se couvrir au maximum. L’application de répulsifs sur les vêtements et sur les parties de la peau qui restent à nu est recommandée. Le site du Centre de référence sur les agents tératogènes (CRAT) répertorie les répulsifs utilisables sans trop de risques pendant la grossesse (1). La transmission par voie sexuelle étant possible, le préservatif est conseillé si le partenaire est contaminé.

Si malgré ces précautions, les symptômes de la maladie – fièvre, douleurs articulaires et musculaires – se manifestent chez une femme enceinte, l’infection doit être immédiatement vérifiée par analyses urinaire et sanguine. En cas de confirmation, une surveillance échographique mensuelle par un centre de diagnostic anténatal est nécessaire, complétée au besoin par une amniocentèse et un examen par IRM quelques semaines avant l’accouchement. Une microcéphalie avérée est un motif d’interruption médicale de grossesse.

La conduite à tenir peut sembler simple. Il y a toutefois une difficulté avec le virus Zika : les symptômes sont souvent discrets, et la présence du virus dans le sang et les urines est brève. Il est tout à fait possible d’être atteint sans s’en rendre compte… Au-delà des recommandations officielles, toutes les femmes enceintes résidant dans les zones touchées ont peut-être intérêt à discuter avec leur médecin d’une échographie mensuelle.

(1) http://www.lecrat.fr/spip.php?article444

Anne-Sophie Stamane

Anne-Sophie Stamane

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