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Carrefour.fr

Des iPhone de démonstration vendus comme neufs

C’était en décembre dernier, lors d’une vente flash. Le site Carrefour.fr a vendu comme neufs des iPhone ayant servi de modèles de démonstration aux États-Unis puis reconditionnés. Après avoir fait la sourde oreille face aux demandes d’indemnisation des victimes, Carrefour.fr a finalement reconnu son erreur et présenté ses excuses.

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À 282 € l’iPhone, l’affaire semblait intéressante. Certes, le modèle proposé était un peu ancien (un iPhone 4S) avec une capacité mémoire limitée (seulement 8 Go), mais à en croire l’annonce diffusée dans le cadre d’une vente flash sur le site Carrefour.fr, il s’agissait de modèles neufs. Malheureusement, certains internautes qui ont succombé à l’offre ont vite déchanté lorsqu’ils ont reçu leur colis. « Sur la boîte, l’inscription "Not for resale" (non destiné à la vente) était rayée au marqueur noir et dans le téléphone se trouvait une carte SIM de l’opérateur américain Verizon, se souvient l’un des destinataires. Quand je l’ai allumé, je me suis aperçu que je ne pouvais pas accéder à toutes les fonctionnalités et qu’il restait moins de 2 Go de disponibles sur les 8 Go de la mémoire, bref qu’il était quasiment inutilisable ».

L’inscription « not for resale » rayée et la carte SIM Verizon.

En fait d’articles neufs issus des filières de distribution classiques, certains des iPhone reçus avaient au préalable servi de produits de démonstration dans des magasins avant d’être reconditionnés. Il a suffi à Josselin de se rendre dans son Apple Store pour apprendre que son téléphone soi-disant neuf avait servi de modèle de démonstration dans une boutique de Bloomington, aux États-Unis. « Pendant des mois, mon iPhone est resté allumé 24 h sur 24 et a certainement été manipulé par des centaines de visiteurs, assure-t-il. En plus, mon téléphone n’existant pas aux yeux d’Apple France, je ne peux pas bénéficier de la garantie fabricant d’un an promise par Carrefour ».

Des modèles destinés au marché américain.

Excuses tardives

Josselin, comme d’autres victimes, a bien tenté de demander des explications à Carrefour, mais ses multiples lettres recommandées et ses dizaines d’appels au service client sont restés sans réponse. D’autres ont eu un peu plus de chance et ont reçu de la part du service client de Carrefour.fr un courriel qui semble prouver que le distributeur était parfaitement conscient que ses iPhone n’étaient pas issus des filières classiques. Le message faisait notamment état de la possibilité que le téléphone intègre un logiciel de démonstration, mais que quelques manipulations suffisaient à réinitialiser l’appareil.

Finalement, il aura fallu un mois, la menace d’ébruiter l’affaire dans la presse et quelques contacts avec le service juridique de l’UFC-Que Choisir pour que Carrefour présente ses excuses et propose aux victimes d’échanger l’iPhone qu’ils avaient reçu contre un modèle plus récent et plus performant, un iPhone 5S 16 Go d’une valeur de plus de 500 €. Ceux qui préféraient pouvaient obtenir le remboursement des sommes qu’ils avaient versées assorti d’un bon d’achat de 100 € à valoir dans les magasins Carrefour. Certaines victimes devraient accepter cette proposition d’indemnisation. D’autres, en revanche, sont bien décidées à continuer à se battre pour dénoncer l’attitude de Carrefour et tenter de comprendre comment des appareils de démonstration peuvent être vendus comme neufs. Nous aussi avons tenté d’en savoir plus, mais Carrefour n’a pas daigné nous apporter plus de précisions.

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