Ils font mousser les prix

Tous les débits de boissons doivent afficher les tarifs des principales consommations. Le panneau répertoriant les prix pratiqués au comptoir et, s'il y a lieu, en terrasse, doit être visible et lisible depuis l'extérieur de l'établissement (art. 2 de l'arrété du 27/3/87). Pour vérifier si ce texte était bien appliqué, l'UFC-Que Choisir de Caen a visité les quelque 40 bars du centre-ville de l'agglomération. Or, près du quart d'entre eux ne respecte pas cette réglementation. En fait, précise l'un des enquêteurs, l'affichage extérieur est présent mais difficile à lire car souvent mal placé. Quant aux établissements en infraction, il s'agit généralement des bars-tabacs. Autre constat, le petit noir au comptoir peut être facturé 1 euro dans un établissement et 2 euros chez un autre; des écarts que l'on retrouve pour les autres boissons (de 1,85 euros à 3 euros pour un demi pression, de 2 euros à 3,10 euros pour un jus de fruits ou encore de 1,85 euros à 2,80 euros pour un apéritif anisé). L'évolution des prix entre 1998 et 2004 confirme un sérieux dérapage dont les consommateurs ont fait les frais. Alors que l'indice général des prix à la consommation (tabac exclu) calculé par l'Insee s'établit à 8,78% sur cette période, les tarifs des quatre consommations les plus courantes ont explosé en moyenne de 33%. Les jus de fruits ont enregistré la plus forte augmentation de prix (+ 46,4%), devant la bière (+ 38,2% pour le demi pression) et l'apéritif anisé (+ 27, 6%), alors que le tarif du café consommé au comptoir progressait de 22%. Par rapport aux cours du café qui n'ont cessé de chuter à la production, on aurait pu s'attendre à ce que les cafetiers soient encore plus modérés dans le prix du petit noir, commente un enquêteur. Une chose est sûre, les patrons de bistrots ont très bien su négocier le passage à l'euro.