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Appareils électroniques

Les batteries bientôt remplaçables

Le Parlement européen vient d’approuver une mise à jour de la réglementation sur les batteries, qui vise à garantir qu’elles puissent être réutilisées, remises à neuf ou recyclées une fois arrivées en fin de vie. Ce texte oblige les fabricants à concevoir des appareils (smartphones, ordinateurs, trottinettes électriques, etc.) dont les batteries seront remplaçables afin que les consommateurs puissent les changer facilement. Mais ce n’est pas pour tout de suite.

30 millions de véhicules électriques attendus sur les routes européennes en 2030, des centaines de millions de vélos électriques, de trottinettes et autres engins de mobilité douce, de smartphones, de tablettes, d’ordinateurs portables, de casques audio sans fil vendus chaque année… Il était temps de réagir pour mieux gérer le cycle de vie des centaines de milliards de batteries intégrées à tous ces appareils ! Les instances européennes y travaillaient depuis près de 3 ans (1), de nouvelles mesures ont enfin été définitivement adoptées.

Le 14 juin 2023, le Parlement européen a validé la mise à jour de la directive sur les batteries, validant l’instauration de plusieurs mesures visant à garantir la réutilisation, la remise à neuf ou le recyclage des batteries arrivées en fin de vie. Ne reste plus que l’approbation formelle du Conseil européen pour une entrée en vigueur, que l’on peut espérer, dans les 6 mois.

Concrètement, le texte prévoit les mesures suivantes :

  • Les batteries portables des appareils devront être conçues de manière à ce que les consommateurs puissent facilement les retirer et les remplacer eux-mêmes. Cette exigence devrait devenir obligatoire 3 ans et demi après l’entrée en vigueur des règles, soit à horizon 2027-2028.
  • Une déclaration et une étiquette d’empreinte carbone obligatoires pour les batteries de véhicules électriques et les batteries des engins de mobilité douce (scooters et vélos électriques, trottinettes). Ces batteries devront également disposer d’un étiquetage appelé « passeport numérique de batterie », qui comportera des informations sur le modèle et sa fiche technique.
  • L’Europe relève les objectifs en matière de collecte des déchets, désormais fixés à 63 % d’ici 2027 et 73 % d’ici 2030 pour les batteries portables. 51 % d’ici 2028 et 61% d’ici 2031 pour les batteries de vélos et trottinettes électriques notamment.
  • Des niveaux minimaux de matériaux récupérés à partir des déchets de batteries devront être réutilisés : 50 % pour le lithium d’ici 2027 et 80 % d’ici 2031. 90 % d’ici 2027 et 95 % d’ici 2031 pour le cobalt, le cuivre, le plomb et le nickel.
  • Des niveaux minimaux de contenus recyclés provenant des déchets de fabrication et de la consommation devront être utilisés dans de nouvelles batteries : 8 ans après l’entrée en vigueur du règlement, ces niveaux seront de 16 % pour le cobalt, 85 % pour le plomb, 6 % pour le lithium et le nickel. 13 ans après l'entrée en vigueur, ces niveaux seront de 26 % pour le cobalt, 85 % pour le plomb, 12 % pour le lithium et 15 % pour le nickel.

L’adoption de ces mesures marque une importante avancée pour la gestion européenne du cycle de vie des batteries. À l’échelle du consommateur, on peut se réjouir du retour prochain des batteries remplaçables dans les smartphones et les ordinateurs portables et de leur arrivée dans tous les autres appareils ! Il avait suffi de quelques années pour qu’elles soient collées dans tous les smartphones.

La réparation, c’est pour quand ?

Ces mesures devraient aussi diriger les regards vers la balbutiante filière dédiée à la réparation, au reconditionnement et à la revente de batteries de seconde main. Plusieurs entreprises se sont déjà lancées dans cette activité, comme Gouach, Pymco Technology, Doctibike ou encore Nowos. Peu audibles aujourd’hui, ces entreprises dressent un édifiant constat. « 70 % des cellules des batteries considérées aujourd’hui comme hors d’usage sont encore opérationnelles. Or, dans la majorité des cas, il suffirait de remplacer une seule cellule [une batterie de vélo ou de trottinette en compte entre 20 et 30 selon sa capacité ; une batterie de voiture électrique en compte environ 8 000, ndlr] ou de resouder un câble pour que la batterie fonctionne à nouveau », s’étouffe Alexandre Vallette, fondateur de Gouach. Un chiffre qui devrait inciter l’Union européenne à pousser aussi la réparation !

Une batterie électrique est constituée de cellules lithium-ion et d’une carte électronique. Aujourd’hui, une seule cellule défaillante et toute la batterie est considérée hors d’usage.

(1) Le vote du Parlement fait suite à une proposition de règlement concernant les batteries et les déchets de batteries présentée par la Commission européenne en décembre 2020. Cette initiative entre dans le cadre du pacte vert européen, du plan d’action sur l’économie circulaire et de la nouvelle stratégie industrielle voulue par l’Europe.

Camille Gruhier

Camille Gruhier

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