par Fabrice Pouliquen
par Fabrice Pouliquen
À partir du 3 novembre, 3,8 millions de ménages aux revenus modestes vont recevoir le chèque énergie, une aide pour payer leurs factures. Depuis la généralisation du dispositif, en 2018, chaque campagne d’envoi s’accompagne de tentatives d’escroqueries que les pouvoirs publics disent en recrudescence cette année.
Chaque année depuis 2018 et la suppression des tarifs sociaux du gaz et de l’électricité, 20 % des ménages français les plus modestes reçoivent le « chèque énergie », une aide au paiement des factures d’énergie (électricité, gaz, fioul). Traditionnellement, cette aide est versée au printemps. En raison de l’adoption tardive de la loi de finances 2025, la campagne d’envoi démarre cette année le 3 novembre.
Cette aide est versée sous conditions de ressources. Y sont éligibles les ménages dont le revenu fiscal par unité de consommation (une mesure qui permet de prendre en compte la taille et la composition des ménages) est inférieur à 11 000 €. Cette année, 3,8 millions de foyers recevront ce chèque énergie, indique le gouvernement. C’est tout de même près de 2 millions de moins qu’en 2024 (5,6 millions), au grand dam de l’UFC-Que Choisir qui a régulièrement dénoncé les atteintes portées à ce dispositif par un exécutif toujours plus en quête d’économies. Le montant de ces chèques, qui varie de 48 € à 277 € (avec une moyenne de 150 €), n’a pas non plus été valorisé depuis 2019, malgré l’envolée des prix de l’énergie.
Dans la majorité des cas, ces 3,8 millions de foyers recevront ce chèque énergie sans aucune démarche de leur part. Ils ont été identifiés par le croisement des fichiers entre les services fiscaux, les gestionnaires de réseaux de distribution d’électricité et les fournisseurs. Ils recevront alors leur chèque automatiquement, expédié par l’Agence de services et de paiement (ASP), un établissement public. Nouveauté 2025 : l’envoi ne se fait plus uniquement par voie postale. Depuis le 10 juillet, il est possible pour les bénéficiaires de demander sa dématérialisation, via leur compte sur chequeenergie.gouv.fr.
Comme l’an dernier, si vous n’avez pas reçu votre chèque et que vous pensez être éligible, il est possible de déposer une demande en ligne, sur guichet.chequeenergie.gouv.fr, jusqu’au 28 février 2026. Ça vaut le coup de vérifier, tant l’identification automatique des bénéficiaires du chèque énergie a pu être chaotique par le passé et laisser des ayants droit sur le carreau.
Début octobre, les pouvoirs publics ont lancé une campagne d’information sur le chèque énergie, par courriel, SMS et courrier postal, vous invitant notamment à vérifier votre éligibilité. Une aubaine pour les escrocs. Depuis son lancement, le chèque énergie est la cible d’arnaques en tout genre de la part d’imposteurs usurpant l’identité de services publics. Exemple typique : vous recevez un courriel vous informant que votre chèque énergie d’un montant exceptionnel vous attend et qu’il suffit de vous identifier sur un site officiel, en réalité une copie où l’on finira par vous demander vos coordonnées bancaires. Le procédé se décline aussi par téléphone, SMS voire démarchage au domicile.
Le ministère de l’Économie met en garde contre ces escroqueries qu’il observe « en recrudescence ». L’alerte figure sur le site officiel chequeenergie.gouv.fr mais aussi sur celui de l’Agence de services et de paiement, avec un accent mis à chaque fois sur « les appels téléphoniques frauduleux ». Il y a tout de même un moyen de repérer ces escroqueries et les différencier de la campagne de communication officielle des pouvoirs publics en cours : dans le deuxième cas, « jamais vos coordonnées bancaires ou toute autre information personnelle sensible ne vous seront demandées », rappelle Bercy.
Publié cet été, un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) et de l’Inspection générale de l’environnement et du développement durable (Igedd) sur l’articulation entre aides publiques et enjeux environnementaux posait la question de la suppression de ce chèque énergie. Les auteurs voient dans ce dispositif un soutien à la consommation d’énergie allant à l’encontre de la sobriété.
Fabrice Pouliquen
La force d'une association tient à ses adhérents ! Aujourd'hui plus que jamais, nous comptons sur votre soutien. Nous soutenir
Recevez gratuitement notre newsletter hebdomadaire ! Actus, tests, enquêtes réalisés par des experts. En savoir plus