Fabienne Maleysson
Les surprises du code couleur
Que Choisir a soumis plus de 300 produits (biscuits, céréales, plats cuisinés, sauces, soupes, desserts, laitages…) au code couleur proposé par le Programme national nutrition santé pour résumer la qualité nutritionnelle des produits. Édifiant.
Des dizaines de données chiffrées, des abréviations compréhensibles des seuls initiés, des pourcentages dont on se demande à quoi ils se réfèrent : les tableaux de composition nutritionnelle présents sur les emballages alimentaires sont inexploitables par les consommateurs. Conscients qu’une alimentation équilibrée conditionne leur état de santé, ils sont pourtant demandeurs d’informations précises. C’est à leurs yeux un des principaux points sur lesquels devraient porter les efforts des industriels (1). Dans ce contexte, un code couleur résumant de façon simple les caractéristiques nutritionnelles des produits a été proposé dans un rapport remis fin 2013 au ministère de la Santé par le professeur Serge Hercberg, président du Programme national nutrition santé (PNNS). Des pastilles allant du vert pour les produits les plus recommandables au rouge pour ceux de moins bonne qualité nutritionnelle, en passant par le jaune, l’orange et le rose seraient apposées sur la face avant des emballages. Ce système que soutiennent de nombreux scientifiques et associations dont l’UFC-Que Choisir permettrait aux consommateurs de se faire une idée plus précise de la valeur nutritionnelle des produits, parfois présentée sous des dehors trop flatteurs sur les emballages, mais aussi de comparer facilement deux produits de la même famille. C’est ce que nous avons constaté en passant 300 produits au crible de ce code couleur.
La réglementation européenne ne permet pas d’imposer l’utilisation d’un étiquetage nutritionnel simplifié, quel qu’il soit, aux industriels. Mais la ministre de la Santé, Marisol Touraine, a déclaré qu’un système serait prochainement proposé et qu’il serait le même pour tous. Celui-ci est opérationnel, il serait dommage de s’en priver.
Quelques exemples révélateurs de l’utilité du code couleur
Ces deux muffins a priori équivalents méritent l’un une pastille verte, l’autre une rose. Le Pasquier est beaucoup plus gras, sucré et salé que son concurrent de chez Carrefour.
Réputé roboratif, le petit salé affiche une pastille verte tandis que le lieu aux petits légumes, image typique du plat minceur, est noté jaune. Il contient beaucoup plus d’acides gras saturés et beaucoup moins de fibres.
« Céréales complètes », « 36 % de fruits » : en dépit des allégations flatteuses, c’est une pastille rouge qui reflète la qualité nutritionnelle réelle de ces produits.
Entre deux produits de la mer à tartiner, on passe d’un extrême à l’autre. Ces rillettes sont riches en thon, ce tarama, deux fois plus salé, l’est surtout en huile.
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(1) Baromètre Association nationale des industries alimentaires-TNS Sofres, mai 2013.