Élisabeth Chesnais
Un impact quasi nul
L’Agence de la transition écologique (Ademe) a enfin publié son étude très attendue sur l’impact des éoliennes sur la vente et la valeur des maisons. À rebours des affirmations sans preuves sur l’effondrement des prix de l’immobilier à proximité d’éoliennes, cette étude rigoureuse est plutôt rassurante.
En mars dernier, notre éclairage sur les propos anti-éoliens les plus entendus évoquait notamment la valeur des maisons qui s’effondrerait, selon les opposants. Nous expliquions que s’il n’existait pas d’étude fiable sur le sujet, l’Agence de la transition écologique (Ademe) y travaillait. Très attendue, son analyse de l’évolution du prix de l’immobilier à proximité des parcs éoliens terrestres vient de paraître. Les auteurs, qui notent en préambule que ce sujet « est aussi clivant que politisé et donne lieu à des opinions aussi tranchées que fantaisistes », entendent fournir une analyse fiable et exploitable.
L’étude se compose d’une étude quantitative sur plus de 1 million de transactions immobilières réalisées entre 2015 et 2020 et d’une enquête de terrain dans 20 communes situées à moins de 5 km d’une éolienne.
Résultat, l’impact de l’éolien est nul à plus de 5 km et il est très faible plus près, de l’ordre de – 1,5 % sur le prix du mètre carré, soit infiniment moins que les marges d’erreur de 10 à 20 % sur l’estimation des biens immobiliers en milieu rural !
Dévaluations fantaisistes
Cet impact minime apparaît par ailleurs comparable à celui d’autres infrastructures, telles que pylônes électriques ou antennes relais. « L’étude permet de confirmer que les biens situés à proximité des parcs restent des actifs liquides, l’éolien ne bloquant pas les ventes, assure l’Ademe. Les dévaluations systématiques de l’ordre de 20 % ou plus parfois évoquées par la presse sont fantaisistes et ne correspondent à aucune réalité statistique. »
L’étude confirme que les trois principaux facteurs explicatifs du prix du mètre carré des maisons demeurent le caractère plus ou moins rural de la commune, le niveau de vie des habitants et la proximité d’un site touristique.
Il y a fort à parier que des adhérents d’associations anti-éoliennes vont nous adresser une nouvelle salve de messages insultants, tout comme ils l’ont fait après la publication de nos enquêtes sur l’éolien terrestre et sur l’éolien en mer…