Audrey Vaugrente
Trop d’incertitudes sur les traitements disponibles
De nombreux médicaments sont disponibles pour soulager les douleurs au dos, comme la lombalgie. Mais, selon une récente étude, leur efficacité et leur sécurité sont trop rarement comparées.
On la surnomme parfois le mal du siècle, à raison : 4 personnes sur 5 vont souffrir de lombalgie aiguë au cours de leur existence. Ce trouble a beau être particulièrement fréquent, les médecins disposent de trop peu de données scientifiques fiables pour sélectionner la meilleure option médicamenteuse, déplore une analyse australienne(1).
Les molécules disponibles pour soulager le mal de dos sont nombreuses : les auteurs ont recensé 7 classes de médicaments, des plus courants (paracétamol, anti-inflammatoires non stéroïdiens [AINS]) aux solutions de dernier recours (antidépresseurs, antiépileptiques). Et pourtant, ces différents médicaments ne sont presque jamais comparés entre eux lors des essais cliniques. Résultat : impossible de savoir avec certitude si, par exemple, les anti-inflammatoires font mieux que le paracétamol, ou si les corticoïdes sont plus ou moins sûrs que les AINS.
Ça n’est pas faute de temps, puisque les auteurs de cette analyse ont colligé près de 60 ans de recherches scientifiques. Ils appellent donc à lancer des travaux pour résoudre la question, et invitent à la prudence avant de recourir à des médicaments. Dans la mesure du possible, les méthodes non médicamenteuses, comme l’activité physique ou la kinésithérapie, devraient être privilégiées. C’est aussi ce que recommande, en France, la Haute Autorité de santé (HAS).