Marie Bourdellès
Les réponses à notre troisième vague de sondage
Diffusée via notre newsletter, les réseaux sociaux et nos associations locales, la troisième vague de notre questionnaire « Ma vie en confinement », à laquelle 10 806 personnes ont répondu entre le 11 et le 20 avril, contient un volet « Pénuries et achats ». Entre peur du manque et crainte d’être contaminé, faire ses courses s’est transformé en corvée complexe, mais indispensable. Des produits manquants aux mesures prises par les grandes surfaces, en passant par les enseignes plébiscitées, nous avons traité les aspects les plus préoccupants lorsque l’on fait ses achats.
Pénuries dans les magasins
Internet et les pharmacies continuent d’être les moins touchés par les carences, même si le pourcentage de personnes ayant constaté l’épuisement de leur produit sur la Toile est passé de 0 à 11 % en 5 semaines. En revanche, les produits de première nécessité et de désinfection continuent d’être les plus prisés par les consommateurs… et, du coup, les plus absents des rayonnages. D’où des constats de pénuries en grande surface pour 48 % des répondants, contre 41 % il y a deux semaines. Farine, gels hydroalcooliques et œufs constituent le trio de tête.
Les commerces fréquentés
Face à la crise du coronavirus, les consommateurs ont changé leurs habitudes d’approvisionnement. Le drive en est un bon exemple. Ces services à distance (les clients viennent récupérer leur commande un jour donné) ont doublé leur trafic depuis le 17 mars, malgré des délais d’attente allongés entre la commande et la réception. Ce mode de vente permet en effet d’être le moins possible en contact avec les produits, les autres clients, les rayons… Autre aspect notable, les magasins de proximité connaissent eux aussi une augmentation de leur fréquentation. En effet, presque la moitié des personnes interrogées ont indiqué s’y être rendues. Ces enseignes sont pourtant plus chères, mais plus proches du domicile. Il est cependant possible d’aller faire ses courses dans son supermarché habituel, la distance limite de 1 kilomètre étant réservée aux activités sportives.
Les mesures de protection dans les magasins
Certains aspects doivent être améliorés dans les grandes surfaces alimentaires. Notamment, 67 % des répondants disent qu’il n’y a pas de gel hydroalcoolique à l’entrée, et 95 % précisent que des caddies ou des paniers sont à la disposition des clients. Ils sont pourtant d’importants vecteurs de transmission du virus en cas d’utilisation par une personne contaminée.
Le personnel apparaît mieux protégé, surtout en caisse, même si 7 % des interrogés indiquent que les agents de caisse ne bénéficiaient d’aucune protection. 79 % ont relevé une barrière en Plexiglas, 11 % en film plastique. En revanche, si 83 % ont constaté que les salariés portaient un masque, 17 % n’ont noté aucune protection individuelle, soit des conditions de travail bien en deçà des recommandations, propices aux risques d’infection dans ces lieux fermés.
Paiement des achats
Les mesures de protection concernant le terminal de paiement en caisse sont en revanche loin d’être satisfaisantes : 63 % des clients interrogés soulignent qu’il n’était pas nettoyé après chaque utilisation. Une négligence dangereuse en premier lieu pour le personnel, mais aussi pour les clients.
Entre des besoins plus importants (il faut nourrir sa famille trois fois par jour !) et la peur des contacts qu’occasionne le règlement des achats, les modes de paiement ont évolué durant le confinement. Notamment, 73 % des consommateurs ont noté une augmentation du plafond autorisé lors d’un règlement avec la carte de l’enseigne (Carte Pass de Carrefour, Réglo de Leclerc, Cora Visa…). Mauvais point en revanche concernant l’interdiction des espèces, relevée par 15 % des acheteurs ! En France, il s’agit du seul moyen de paiement qui ne peut être refusé, sauf cas exceptionnel (devise étrangère, fausse monnaie…). Le risque de contamination ne fait pas partie de ces exceptions et n’autorise donc pas le refus d’un commerçant.
File d’attente
Limiter le nombre de clients présents en même temps dans le magasin peut faire partie des mesures de protection instaurées par les enseignes. 67 % des répondants fréquentent un magasin ayant mis en place un tel dispositif, avec 12 minutes d’attente en moyenne. Et avant d’entrer ou de payer en caisse, 74 % des consommateurs ont dû respecter un marquage au sol.