Perrine Vennetier
Vous, vos problèmes de sommeil et vos solutions
Comment dormez-vous ? Vous avez été nombreux, 3 884 lecteurs, à répondre à notre questionnaire. Seulement 21 % des répondants ont indiqué n’avoir pas de troubles du sommeil, 12 % en avoir souffert par le passé (preuve que cela peut se régler) et 67 % en souffrir actuellement. Ce chiffre est à nuancer, puisque, évidemment, les insomniaques répondent plus volontiers à une enquête sur le sommeil. Mais leur expérience, elle, est pleine d’enseignements. En voici les principaux.
Mal dormir, quelle torture. Le tableau dépeint par ceux qui souffrent de problèmes de sommeil ne fait pas rêver. La majorité cumule plusieurs problèmes : par exemple une difficulté à s’endormir puis des réveils nocturnes trop fréquents. Logiquement, s’installe le sentiment de ne pas assez dormir, comme l’illustre le décalage entre le nombre d’heures de sommeil et le nombre d’heures jugées nécessaires pour être en forme. Attention, cela ne veut pas dire que ces données soient exactes : souvent, les insomniaques dorment plus qu’ils ne le croient et voudraient dormir plus que nécessaire. Mais leur souffrance, elle, est bien réelle. Aux idées noires en général (angoisse, stress, ruminations), en cause pour une majorité, s’ajoute une inquiétude particulière au sujet du sommeil. Cette situation est cruellement ironique : on ne dort plus en raison même de la peur de ne pas dormir et des conséquences sur la journée du lendemain (fatigue, troubles de l’intellect, de l’humeur…). Dans les cas d’insomnie sévère, des thérapies dites comportementales et cognitives (TCC) peuvent être mises en œuvre pour recaler le sommeil et lutter contre cette appréhension de ne pas dormir.
Différentes solutions
D’ailleurs, pour retrouver des nuits réparatrices sur son matelas, une solution fréquemment citée (30 %) est celle des techniques de détente : relaxation, hypnose (ou autohypnose), sophrologie, les frontières entre les unes et les autres étant d’ailleurs assez perméables. Le recours aux médicaments est moindre. C’est heureux car les médicaments ne doivent être utilisés qu’en solution d’appoint. Mais leur usage reste important (28 % des répondants en prennent) d’autant que la moitié en prennent depuis plus d’un mois. Or, les somnifères (benzodiazépines) ne doivent pas être prescrits plus d’un mois. Au-delà, leur efficacité s’estompe et leurs effets indésirables perdurent voire s’aggravent.
34 % de ceux qui prennent des médicaments sur prescription prennent aussi d’autres produits pour dormir, comme des infusions de plantes ou de la mélatonine. Ce dernier produit est un peu particulier car il existe sous forme de médicament mais aussi de complément alimentaire (en vente libre donc). Attention : il ne doit pas être utilisé à long terme et il peut interagir avec des médicaments.
Oubliez les moutons
Vos témoignages, accompagnant ce questionnaire, ont révélé bien d’autres trucs pour dormir. Vous faites preuve de beaucoup d’imagination pour (re)trouver le sommeil, en faisant autre chose que compter les moutons (technique probablement assez peu efficace). Vous avez recours à toutes sortes de lectures (de la grande littérature ennuyeuse aux romans légers) comme à des exercices mentaux de bien-être (imaginer un paysage ou qu’on a gagné au Loto). Traiter les causes physiques de l’insomnie (douleurs d’articulations ou dans les jambes, problèmes de vessie…) permet également de se réconcilier avec son sommeil.
→ Retrouvez nos conseils pour lutter contre les insomnies
→ Retrouvez des astuces de lecteurs dans Que Choisir Santé de mai 2016 (no 105)
Isabelle Bourcier
Observatoire de la consommation