BILLET DE LA PRÉSIDENTE
Refonte du label ISR

Des avancées contre le «Greenwashing»

J’évoquais la semaine dernière le risque d’un statu quo de ces critères, dont la scandaleuse permissivité permettait à un fonds composé d’entreprises nuisant ostensiblement à l’environnement de se targuer d’être « socialement responsable ». Or, dans un contexte de réchauffement climatique plus inquiétant que jamais, nuire à l’environnement c’est être socialement irresponsable !

C’est la raison pour laquelle avec de nombreux acteurs soucieux de préserver l’environnement et de combattre le greenwashing, nous avons rappelé au gouvernement l’impérieuse nécessité d’une refonte du label permettant de le crédibiliser. Bercy a annoncé hier une évolution des critères permettant à un fonds d’être labellisé ISR, qui vont dans le bon sens et sont conformes aux arbitrages que nous avions demandés.

Ainsi, les critères climatiques du label sont renforcés. Par exemple, les fonds orientant l’épargne vers des entreprises exploitant du charbon ou des hydrocarbures non-conventionnels (c’est-à-dire qui nécessitent, pour être extraits, des moyens techniques allant au-delà du « simple » forage, comme l’utilisation de produits chimiques) ne pourront plus être labellisés ISR.

Il ne s’agit ici que d’un premier pas, et le label rénové (qui entrera en vigueur le 1er mars 2024) ne pourra toujours pas se targuer d’être totalement « vert », loin de là. À titre d’illustration, un fonds contenant des entreprises développant de nouveaux projets d’extraction de pétrole conventionnel pourra toujours être labellisé. Rien dans les annonces d'hier ne permet d’indiquer que le label ISR se refusera aux fonds investissant majoritairement dans des entreprises dont les activités nuisent à l’environnement. Le simple objectif assigné aux sociétés de gestion de "s’assurer de limiter les incidences négatives de leurs investissements en matière environnementale", reste largement insuffisant.

Le combat pour une consommation responsable est long, il faut parfois se contenter de petites avancées. Mais jamais nous ne renoncerons à œuvrer pour un Grand Soir de la consommation responsable mettant fin au greenwashing et aux pratiques des entreprises nuisibles à la préservation de l’environnement. À cet égard, comptez donc sur l’UFC-Que Choisir pour se mobiliser avec ses partenaires pour faire du label ISR un label pleinement compatible avec les enjeux environnementaux.

Marie-Amandine Stévenin

Marie-Amandine Stévenin

Présidente de l'UFC-Que Choisir

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