BILLET DE LA PRÉSIDENTE
Label ISR

À la Première ministre d’acter la fin de l’écoblanchiment

En début d’année, l’UFC-Que Choisir appelait à mettre fin à l’écoblanchiment dans le domaine de la finance « verte ». Dans le cadre de notre étude, nous avons notamment épinglé les dysfonctionnements majeurs du principal label public (le label ISR, créé par Bercy), et appelions à sa refonte pour qu’il constitue enfin une information réellement pertinente, de nature à orienter l’épargne des consommateurs vers des entreprises dont les activités ne portent pas une atteinte manifeste à l’environnement. Aujourd’hui, nous ré-interpellons, avec un collectif, le gouvernement sur le sujet.

Comment en effet accepter qu’un fonds puisse être labellisé « investissement socialement responsable » (ISR) lorsqu’il finance des entreprises du secteur des combustibles fossiles ? Le périmètre de ce label aboutit à des situations ubuesques, comme le fait qu’un fonds labellisé soit composé d’entreprises émettant en moyenne plus de gaz à effet de serre ou utilisant en moyenne plus d’eau que des entreprises d’un fonds classique.

La refonte du label ISR que nous appelions de nos vœux arrive désormais à son terme. Son Comité a émis cet été une série de propositions allant dans le sens des demandes de l’UFC-Que Choisir, particulièrement le fait que les fonds labellisés ISR ne puissent plus être composés d’entreprises développant de nouveaux projets d’exploration ou encore d’extraction de certains combustibles fossiles (même si nous aurions préféré que cela concerne tous les combustibles fossiles).

Mais il ne s’agit que de propositions… qui doivent être actées par le gouvernement, et formellement par le ministre de l’Économie. Or il existe aujourd’hui un doute sérieux sur une telle validation, des acteurs du monde de la finance ayant intérêt à ce que le label ISR soit le plus laxiste possible, afin de continuer à pouvoir attirer l’épargne des consommateurs ayant plus que jamais conscience des enjeux environnementaux de notre temps.

C’est la raison pour laquelle, avec divers acteurs (ONG ou personnalités qualifiées) soucieux d’un réel verdissement du secteur de l’épargne (Reclaim Finance, WWF, Oxfam…), j’ai co-signé un courrier à la Première ministre pour qu’elle arbitre en faveur d’une réforme ambitieuse du label ISR. Mettre fin au greenwashing institutionnalisé que constitue ce label n’est pas une option, mais un impératif !

Marie-Amandine Stévenin

Marie-Amandine Stévenin

Présidente de l'UFC-Que Choisir

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