Erwan Seznec
Conseil d'utilisation
Une tondeuse à gazon n'est pas un outil de jardinage anodin. Utilisation, entretien, sécurité, semences à utiliser... Nos conseils.
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Sécurité
Ne passez jamais la tondeuse pieds nus ou en sandales. La lame peut facilement vous trancher un orteil. Ne l'utilisez jamais sans le pare-pierre. Les cailloux projetés à grande vitesse risquent de causer des dégâts. Inspectez votre gazon avant de le tondre. Les roches ou les jouets qui traînent peuvent endommager la lame.
Dans les terrains accidentés, faite des allers-retours perpendiculaires à la pente, et non de haut en bas. C'est beaucoup moins fatigant. Dans les très fortes pentes, en revanche, les spécialistes préconisent de tondre en montant, pour éviter de basculer. C'est un risque réel avec une tondeuse lourde, et a fortiori un tracteur.
Ne manipulez jamais une lame de tondeuse sans avoir débranché la prise ou neutralisé votre moteur (si vous enlevez la bougie, attention : elle chauffe à l'usage). Si vous avez un modèle électrique, bien entendu, évitez de passer sur le fil avec votre tondeuse.
Entretien
Il est quasiment nul sur les manuelles (un peu d'huile sur les lames hélicoïdales), et très réduit sur les électriques. Il faut simplement affûter les lames de temps en temps. Attention à leur système de fixation : c'est souvent un écrou à pas inversé.
Les thermiques sont plus exigeantes : niveau d'huile à surveiller, essence, vidange annuelle (au printemps, après la première tonte), courroies et bougies à inspecter, etc. À l'automne, avant de stocker votre tondeuse pour quelques mois, pensez à purger l'essence qui se trouve dans le réservoir et éventuellement à graisser les parties métalliques non peintes pour les protéger de la corrosion.
De la modération
En règle générale, évitez d'en faire trop. Si on coupe plus de la moitié du brin d'herbe, on le fragilise ; le gazon devient alors plus sensible à la sécheresse, aux parasites, mais aussi aux herbes dites « mauvaises ». Vous n'aurez pas raison de ces dernières en passant la tondeuse avec acharnement, mais au contraire en la passant moins souvent. Arrachez les herbes indésirables déjà hautes à la main, et laissez votre gazon prendre le dessus sur les jeunes pousses. Au retour de vacances ou après plusieurs jours pluvieux, faites particulièrement attention à la hauteur de coupe : mieux vaut tondre haut la première fois et revenir à la hauteur souhaitée (de 3 à 5 cm pour une pelouse d'agrément) après deux, voire trois tontes. Comme disait Raymond Devos, « un jardinier qui massacre une pelouse est un assassin en herbe ».
Pensez au voisinage : 90 dB, volume sonore d'une tondeuse thermique, c'est énorme. Renseignez-vous sur les heures où l'utilisation de la tondeuse est interdite dans votre commune le cas échéant. Si vous la passez à 8 h du matin un dimanche de juillet, vos voisins ne seront pas impressionnés par votre dynamisme : ils vous trouveront simplement sans-gêne.
Quelle semence pour votre jardin ?
Il existe plusieurs variétés de gazon, en général mélangées dans les paquets vendus dans le commerce. Toutes n'ont pas besoin d'être tondues à la même fréquence. En général, les mélanges pour terrain de sport sont à pousse rapide. Le ray-grass anglais est la semence la plus courante, résistante au piétinement. Il pousse rapidement au printemps, mais cesse de grandir au-dessus de 25 °C. La fétuque rouge donne une pelouse esthétique mais un peu fragile, qui aime l'ombre mais appelle des tontes fréquentes. La fétuque de variété « ovine durette » reste verte en été. La fétuque élevée pousse vite quand elle a de l'eau et du soleil. Elle supporte bien le piétinement. Le paturin apprécie les coins frais et ombragés, ce qui en fait un candidat possible pour combattre la mousse, dont vous aurez beaucoup de mal à venir à bout sous les arbres denses ou dans les coins exposé plein nord, par exemple.
Quant au gazon japonais, c'est en réalité un mélange de plantes et de fleurs à ne surtout pas tondre, mais à faucher deux fois par saison. Il est très apprécié des papillons, sauterelles et abeilles, et décore joliment un coin de jardin.
Le cauchemar de la pelouse parfaite
D'une manière générale, viser une pelouse parfaite, façon green de golf, est un objectif très ambitieux qui peut virer au cauchemar. Il suppose de venir à bout d'adversaires totalement inoffensifs mais récalcitrants, comme les pissenlits, les pâquerettes, les différentes variétés de plantain ou la mousse. Celle-ci est particulièrement coriace. Elle ne supplante pas le gazon mais occupe l'espace là où ce dernier pousse mal, par manque de lumière ou pour des raisons chimiques. Les sols trop acides, par exemple, ne lui conviennent pas (ce qui n'empêche pas certains jardiniers de traiter la mousse au sulfate de fer : elle meurt sur le coup mais repart de plus belle, car le sulfate de fer acidifie le sol...). En fonction de la surface de votre jardin, de son exposition, du climat et du temps dont vous disposez, fixez-vous des objectifs raisonnables. Il est souvent plus simple de cohabiter avec les boutons d'or, les taupes et les coquelicots que d'en venir à bout. Les herbes sauvages, même les plus ternes, attirent les oiseaux. Les rejets de taupinière fournissent une excellente terre à mettre en pot. Quant au trèfle, c'est tout simplement une bénédiction : il fixe l'azote dans le sol, ce qui l'enrichit, et reste vert même quand l'eau manque.
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Nadège Mazery
Rédactrice technique