Les naufragés de Soprimmo

« J’ai vraiment “la tartine”, je cumule les problèmes ! » Une tasse de thé serrée dans la main, Annabelle C. (1) garde néanmoins le sourire en ce début de soirée de novembre. « En 2021, comme je me suis séparée de mon mari, il a fallu que je trouve un nouveau logement, attaque cette mère de trois jeunes enfants. À Clamart (Hauts-de-Seine), ville proche de là où nous habitions, je tombe sur une offre : un appartement était proposé sous le statut de la vente en l’état futur d’achèvement (Vefa) par Soprimmo, un promoteur d’Anglet (Pyrénées-Atlantiques), dans une petite résidence nommée L’Angelus. La livraison était prévue en juin 2022. Lorsque j’ai signé pour un T4 de 80 m², affiché à 530 000 €, le sous-sol et le rez-de-chaussée étaient déjà construits. » Afin d’acheter ce bien, elle souscrit un crédit et honore les échéances (près de 250 000 €, à ce jour).

Puis, à cause du covid, les travaux s’arrêtent. Et ne reprendront jamais. « Au printemps 2022, je me suis rendue plusieurs fois sur place. Il n’y avait aucun ouvrier », se souvient-elle. Annabelle C. occupe un emploi à l’Assurance maladie mais, malgré un salaire convenable, vivre en région parisienne lui coûte trop cher. Alors, elle demande sa mutation et part au Havre (Seine-Maritime), avant