ENQUÊTE
Tutelles

La suspicion ne faiblit pas

Pas loin de 900 000 majeurs font l’objet d’une mesure de protection judiciaire. Manque de moyens, dérives crapuleuses, absence d’humanité : les critiques fusent. Une loi, d’application récente, a-t-elle amélioré la situation ? État des lieux.

Des dizaines d’heures d’entretiens, de témoignages décortiqués : on ne sort pas indemne d’une plongée dans le monde silencieux des majeurs protégés. Ceux-là mêmes qui sont, dans les cas les plus extrêmes, placés sous tutelle eu égard à leurs facultés mentales altérées, souvent du fait de leur âge avancé (voir encadré "Protection judiciaire"). « Prendre une telle mesure est violent : on prive la personne d’une part de sa liberté en ce sens que la gestion de sa vie courante est confiée à autrui, explique Émilie Pecqueur, juge des tutelles à Lille (59) et par ailleurs présidente de l’Anji (Association nationale des juges d’instance). De plus, contrairement à ce que beaucoup imaginent, ce n’est pas la solution miracle qui va, par exemple, permettre de régler une grande mésentente familiale. »

Avec près de 900 000 personnes majeures mises sous protection, le système est en surchauffe. Si la loi du 5 mars 2007 en a revu les règles, elle a laissé en jachère la question des moyens. Ce que Michèle Alliot-Marie, alors garde des Sceaux, admettait en juin 2010 devant le Sénat : « La réforme n’a pas été accompagnée de la création de postes correspondants et son

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Arnaud de Blauwe

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