ACTUALITÉ
Euro 2016 de football

Le prix des hôtels en forte hausse

À partir du 10 juin prochain, la France accueille dans dix villes les matchs de l’Euro 2016 de football qui réunira 24 équipes. Des dizaines de milliers de supporters venus de tout le continent sont attendus. Mais comme souvent lors d’événements de ce genre, les prix des chambres d’hôtels augmentent. C’est ce que montrent les relevés effectués début novembre par Que Choisir auprès d’établissements de toutes catégories (de l’économique aux quatre étoiles).

Notre enquête

La loi de l’offre et de la demande… Les dix villes françaises qui accueilleront l’Euro de football (24 équipes, 51 matchs) en juin prochain vont être envahies par des visiteurs venus de tout le continent. Face à cet afflux, les hôteliers augmentent plus ou moins fortement le prix de leurs chambres sur cette période, comme l’indique notre enquête réalisée auprès de 445 établissements de toutes catégories. Globalement, sur les dix villes concernées par la compétition, le coût d’une chambre d’hôtel pour deux adultes bondit, en moyenne, de 45 %, passant de 97 à 141 €. Mieux vaut donc le savoir si l’on envisage de se rendre dans ces régions pour diverses raisons (familiales, professionnelles…) pendant l’Euro.

Nos résultats

La hausse moyenne du prix de la chambre les soirs des premiers matchs dans les dix villes hôtes s’établit à 45 %, soit une chambre qui passe de 97 à 141 €. En 1998, lors de la Coupe du monde de football en France, les tarifs avaient augmenté en moyenne de 41 % selon l’enquête menée à l’époque par Que Choisir. Le coût moyen de la chambre étant alors de 547 F, soit environ 84 €.

Pour cet Euro 2016, nos relevés ont été réalisés début novembre, soit 8 mois avant le début du tournoi (10 juin au 10 juillet). Dans chaque ville, un certain nombre d’hôtels affichent cependant d’ores et déjà « complet » le soir du premier match. Sur les 445 établissements retenus pour notre étude, le taux de disponibilité n’était plus que de 39 %. En vue de la compétition, nombre d’entre eux ont probablement déjà réservé des chambres pour des sponsors, pour des tour-opérateurs… Les hôteliers ont aussi probablement gelé des chambres dans l’attente du tirage au sort des matchs qui se déroulera mi-décembre. Pour l’instant, les équipes qualifiées ne savent pas contre qui et dans quels stades elles joueront. Et, si plusieurs draineront derrière elles des cohortes de supporters (Angleterre, Allemagne, Irlande du Sud, Belgique, Suisse…), d’autres (Islande, Albanie…) seront moins accompagnées. Les hôteliers libéreront alors des « quotas » de chambres… et adapteront le prix en fonction des équipes qui viendront jouer dans leur ville.

Mais avant même que le programme précis des rencontres ne soit connu, il est toutefois possible de sortir des caractéristiques propres à chacune des dix villes d’accueil, Paris et Saint-Denis ayant été regroupées pour des raisons de proximité.

Saint-Étienne : + 180 %

Le nombre d’hôtels en activité est assez limité. Il y a donc une certaine logique à ce que la disponibilité soit la plus faible de l’enquête pour la soirée du premier match (stade Geoffroy-Guichard, le 14 juin). Autre particularité, c’est à Saint-Étienne que la hausse moyenne est la plus forte : + 180 %. Mais il faut nuancer. Le prix calculé pour la semaine précédente est en effet très faible (40 €). Par conséquent, malgré ce taux d’augmentation record, le prix moyen de la chambre au soir du premier match se hisse à seulement 112 €, faisant de Saint-Étienne l'une des villes les plus intéressantes de toutes. Un tarif moyen d’ailleurs encore inférieur à celui constaté à Paris pour la semaine hors compétition.

Lille : + 108 %

Au cours de nos recherches, certains sites nous ont proposé des établissements à Douai ou en Belgique. Nous ne les avons pas retenus. Pour les hôtels qui n’étaient pas encore complets, l’augmentation est sensible entre la semaine hors Euro et le soir du premier match (12 juin au stade Pierre Mauroy) : + 108 % en moyenne, l’une des plus importantes de l’étude ! Situé à une dizaine de kilomètres du lieu de la rencontre, le Mercure Lille-Roubaix-Grand hôtel se fait remarquer : + 404 % d’augmentation (chambre à 348 € au lieu de 69 €).

Bordeaux : + 103 %

Un tiers des hôtels sollicités (jusqu’à 15 km du centre) lors de notre relevé indiquaient ne pas être encore complets pour le soir du premier match, au stade Matmut-Atlantique (11 juin). Et c’est dans l’agglomération bordelaise que l’on relève l’une des augmentations les plus fortes du prix moyen de la chambre : + 103 %. Dans ce contexte, le B&B Le Clos d’Émile mérite d’être distingué : il était le seul à ne pas avoir touché à ses tarifs entre les deux dates. Tout l’inverse de l’hôtel Formule 1 de Bordeaux-Nord-Lormont qui, lui, n’y va pas avec le dos de la cuillère : + 265 % (la chambre passe de 31 à 113 €).

Lyon : + 85 %

Nous avons choisi des hôtels à Lyon et dans sa proche banlieue. Au total, 86 ont été pris en compte et 31 avaient encore des chambres à la date de notre enquête. Le soir du premier match (13 juin au stade des Lumières), la hausse moyenne atteint 85 %, ce qui est loin d’être négligeable ! Dans la Cité des Gaules, c’est le Mercure Lyon Charbonnières qui a le plus gonflé ses tarifs : + 207 % (de 88 à 270 €).

Marseille : + 63 %

Sur les 49 établissements sélectionnés, 17 étaient encore ouverts à la réservation début novembre, période de nos relevés. Parmi eux, 5 affichaient les mêmes tarifs entre la période avec et sans match. C’est un hôtel proche du stade Vélodrome (premier match le 11 juin), le Kyriad Centre Rabateau, qui fait le plus chauffer ses tarifs : une chambre à 195,50 € contre 59,50 € une semaine plus tôt (+ 229 %).

Nice : + 47 %

Notre sélection s’est limitée à Nice-Ville. Les voisines Cannes, Menton ou encore Grasse n’ont donc pas été visées. Lors de notre enquête début novembre, la disponibilité était encore honorable (40 %). Si les prix sont globalement assez tenus, l’Hôtel de Flandres (un deux étoiles) se distingue avec une chambre à… 410 € le soir du premier match (12 juin, au stade Allianz Arena), contre 80 € une semaine plus tôt.

Lens : + 43 %

La cité minière du Pas-de-Calais étant de taille modeste (36 000 habitants), nous avons sélectionné des hôtels dans une zone assez large, sans pour autant aller jusque dans l’agglomération lilloise distante d’une trentaine de kilomètres. Comme pour Paris/Saint-Denis, plus d’un hôtel sur deux avait encore des disponibilités pour le soir du premier match, au stade Bollaert-Delelis (11 juin). En outre, la variation tarifaire est, comparée à d’autres villes, plutôt modérée. Sur les 13 hôtels qui avaient encore des chambres pour le jour J, les prix sont restés stables pour 5 d’entre eux.

Toulouse : + 42 %

La ville rose offre encore des disponibilités dans un tiers des 48 hôtels sélectionnés pour nos relevés. Côté valse des prix, elle apparaît comme étant l’une des plus raisonnables : + 42 % en moyenne entre la semaine d’avant match et le soir du premier match (13 juin, au Stadium). À signaler toutefois, les 263 % de hausse pratiqués par le Formule 1 de Muret (le prix de la chambre bondit de 27 à 98 €).

Paris/Saint-Denis : + 37 %

Globalement, c’est sur ce site que les tarifs connaissent les hausses les plus modérées entre la période avec et sans match ! Il est vrai que les tensions liées à l’équilibre entre l’offre et la demande y sont moins fortes qu’ailleurs : le parc hôtelier est en effet dense à Paris, l’une des villes les plus touristiques au monde (le taux de disponibilité était encore de 54 % lors de notre enquête). Mais, même si l’augmentation est dans l’ensemble modérée (la plus faible des villes de l’Euro 2016), le prix moyen de la chambre reste, sans surprise, le plus élevé de notre enquête : 204 € le soir du premier match fixé au vendredi 10 juin (qui est aussi le match d’ouverture de la compétition), contre 149 € une semaine plus tôt. Certains hôtels profitent cependant de cette compétition pour pratiquer des hausses exagérées. Situé à 500 mètres du stade de France, l’Ibis Saint-Denis propose la chambre à 347 € : + 726 % par rapport au tarif habituel (42 €). Difficile de faire pire !

Les disponibilités hôtelières dans les villes hôtes

Le protocole de notre enquête

  • Du 2 au 6 novembre, nous avons relevé sur Internet les tarifs des chambres d’hôtels de chaînes (sur les sites des enseignes) ou d’hôtels indépendants (sur booking.com), en orientant nos recherches vers une majorité d’établissements trois étoiles. Au total, 445 établissements ont été enquêtés.

  • Nos recherches se sont concentrées sur les hôtels situés dans, ou selon les cas, à proximité des dix villes retenues pour accueillir les matchs de l’Euro, entre le 10 juin et le 10 juillet 2016 : Paris et Saint-Denis, Lyon, Marseille, Toulouse, Nice, Bordeaux, Lille, Saint-Étienne et Lens.

  • Les prix relevés correspondent à une nuit pour deux adultes le soir du premier match organisé dans chacune des villes hôtes. Nous les avons comparés à ceux affichés pour le même jour, la semaine précédente. De la sorte, nous avons pu mesurer l’évolution des tarifs entre la « période hors Euro » et la « période de l’Euro ».

  • Au moment de nos recherches, certains hôtels n’affichaient déjà plus de disponibilités pour le soir du premier match dans leur ville. Nos calculs se sont alors limités aux prix récoltés dans les établissements qui proposaient encore des chambres à la date souhaitée.

Arnaud de Blauwe

Arnaud de Blauwe

Isabelle Bourcier

Isabelle Bourcier

Observatoire de la consommation

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