ACTUALITÉ
SMS surfacturés

Abonnés contre leur gré

Incroyable et pourtant vrai ! Des possesseurs de téléphone mobile se sont retrouvés sans le savoir abonnés à des services qui leur surfacturent des SMS qu’ils reçoivent. En cause, un nouveau système de facturation de contenus lancé en 2007 et de plus en plus en vogue.

Quatre-vingt-dix-huit SMS surtaxés pour un total de plus de 150 €, voilà ce qu’a découvert Véronique sur la facture envoyée par son opérateur de téléphonie mobile. Pourtant, cette habitante du sud de la France est formelle : jamais elle n’a envoyé de SMS surtaxé. Étienne s’est vu lui aussi imputer l’envoi d’une quinzaine de messages pour un total de 43,95 €. « J’ai 79 ans et je ne sais même pas comment on envoie des SMS », jure-t-il. À l’origine de ces étranges facturations : les SMS+ avec abonnement, un nouveau service mis en place par les éditeurs de contenus multimédias et les opérateurs.

Jusque-là, n’importe quelle personne envoyant un SMS surtaxé (appelé aussi « SMS+ ») depuis son portable se voyait facturer ce SMS (et rien que lui) par son opérateur. Mais en 2007, une variante « abonnement » est née. Celle-ci permet à un abonné de recevoir par la suite des contenus divers et variés (jeux, sonneries, actualités…) de manière régulière, directement sur son téléphone. Chacun de ces envois lui est alors facturé jusqu’à 3 €.

Si ce système peut s’avérer utile, il n’est pas sans risque. Il suffit qu’un tiers (un enfant ou un petit-enfant, par exemple) envoie le premier SMS pour que le titulaire de la ligne se retrouve abonné sans le savoir. Surtout, certains éditeurs n’hésitent pas à « offrir » un contenu (une sonnerie ou un jeu, par exemple) sans préciser clairement que ce cadeau est corrélé à un abonnement à un service payant (voir illustration).

Quelques garde-fous ont bien été mis en place. Une fois le premier SMS envoyé, un message de confirmation précisant le tarif est reçu en retour. Ce n’est qu’une fois ce SMS validé que l’abonnement prend réellement effet. Mais de toute évidence, les éditeurs des contenus ont appris à les contourner…

Les « SMS+ avec abonnement » en pratique

Comment reconnaître les SMS+ avec abonnement ?

Ils ont une particularité : le deuxième chiffre de leur numéro est toujours un 8. Si une publicité vous propose d’envoyer « OUI au 88XXX » pour recevoir une sonnerie gratuite, vous pouvez être certain qu’il s’agit d’un système de SMS+ avec abonnement.

Combien coûtent-ils ?

L’abonnement en lui-même est gratuit, mais par la suite, chaque SMS que vous recevrez vous sera facturé. Le premier chiffre du numéro de l’éditeur indique le palier tarifaire. Si le numéro à 5 chiffres commence par un 5 (par exemple le 58XXX), chaque SMS vous coûtera par la suite 20 centimes. S’il commence par un 8 (88XXX), chaque envoi pourra être facturé jusqu’à 3 €. Qui plus est, ces SMS apparaîtront sur la facture comme ayant été envoyés alors qu’ils ont en réalité été reçus.

Comment suspendre ces envois ?

Vous pouvez mettre fin à tout moment à ce type d’abonnement en envoyant le mot STOP en retour aux SMS que vous recevez.

Comment contester les facturations ?

Contactez l’éditeur du service. Pour connaître son nom et ses coordonnées, envoyez le mot CONTACT par SMS. Vous pouvez également alerter votre opérateur.

Avec René la Taupe, on déchante

« Envoie S8825 au 88882 » et tu recevras « le nouveau titre de René la Taupe ! » Ce n’est qu’en s’armant d’une loupe que l’on découvre en bas de page que cet envoi déclenchera l’envoi régulier de contenus (au choix 2 jeux, 3 sonneries ou 4 logos pour 3 € par semaine). Cette publicité parue hier dans le journal gratuit « Métro » est un exemple typique des pièges que tendent les éditeurs de contenus pour abonner les propriétaires de portable contre leur gré.

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