Yves Martin
Premières impressions
Le tout nouveau Renault Captur doit affronter une concurrence rude sur le terrain des SUV. S’il possède de bons arguments, comme sa tenue de route et son agrément, son niveau d’équipement laisse parfois à désirer.
Test du Renault Captur
Depuis la mise en ligne de cette prise en main, nous avons testé sur circuit le Renault Captur.
Comme duel franco-français, il y avait déjà la concurrence entre la Renault Clio et la Peugeot 208. Aujourd’hui, c’est au tour des SUV compacts de s’affronter : les Renault Captur et Peugeot 2008. Des véhicules au look de tout-terrain des villes, de plus en plus prisé par les automobilistes que les constructeurs veulent conquérir. Avec le Captur, Renault avance comme atouts les possibilités de personnalisation, l’agrément et la tenue de route.
Qualité de vie à bord
L’habitacle du nouveau SUV de Renault est bien fini et bien assemblé. Mais, si les matériaux sont agréables à l’œil, ils le sont bien moins au toucher. Tous sont rigides sans aucun rembourrage. Leur assemblage est malgré tout d’un très bon niveau comme le prouve l’absence de vibration et de grincement. Un point qu’il faudra néanmoins jauger dans le temps pour voir si cette qualité perdure. Nous avons été séduits par l’habitacle. La version que nous avons prise en main disposait d’un intérieur bicolore du plus bel effet. L’accueil est ainsi très chaleureux et convivial, on pourrait presque dire ludique. Une impression renforcée par la forme du combiné d’instruments, de la console centrale et de la boîte à gants lorsqu’on l’ouvre. En effet, il ne s’agit pas ici d’un traditionnel couvercle qui bascule pour donner accès à l’espace de rangement, mais d’un ensemble qui coulisse.
Ludiques aussi, les décors « acidulés » qui aiguillent bien l’habitacle. Ludique enfin, l’adoption du système RLink (une option à 590 €) qui transpose l’univers des smartphones vers un usage automobile avec son grand écran tactile, ses interfaces modernes, et un graphisme particulièrement travaillé sur l’ensemble de ses contenus… Ce système multimédia propose des services connectés intéressants : lecteur des courriels, avertissement des zones à risques (en collaboration avec Coyote), statistiques de conduite permettant de jauger sa performance écologique. Le GPS, facile à programmer, offre plusieurs configurations d’affichage, elles aussi faciles à sélectionner. L’ensemble multimédia est d’ailleurs très intuitif : en quelques minutes, le conducteur en aura saisi toutes les subtilités.
Si les commandes au volant sont tout aussi simples à utiliser, celles de la climatisation font un peu fouillis. À vouloir trop condenser cette partie de l’habitacle, le constructeur rend son utilisation complexe.
À l’arrière, l’accès aux places est moyennement aisé, pour deux raisons : l’ouverture peu généreuse des portes, et leur forme qui oblige à quelques contorsions. Une fois à bord, les passagers bénéficient cependant d’un espace appréciable et modulable avec une banquette coulissante (sur 16 cm) inclinable et rabattable 2/3-1/3. Nous avons d’ailleurs apprécié la présence d’un crochet de maintien des ceintures de sécurité arrière, qui évite qu’elles ne gênent et se coincent à la remise en place des dossiers. L’habitacle est donc facilement modulable pour offrir une longueur de chargement appréciable. Dommage, une fois repliée, la banquette n’offre pas un plancher plat. De son côté, le coffre est divisé en deux parties avec un espace logé sous un plancher amovible. On dispose ainsi d’un volume de coffre légèrement supérieur à 400 dm3.
Au volant
Équipé du moteur diesel 1.5 dCi 90, le Captur s’est montré agréable à utiliser. Sur route, sur autoroute et en ville, le moteur répond aux sollicitations de l’accélérateur tout en restant très discret, tant en termes de bruit que de vibration. Il est associé à une boîte de vitesses à 5 rapports bien étagée et adaptée à l’usage du moteur. Toutefois, lors des passages rapides, la commande se montre un peu accrocheuse et le passage de la vitesse peut se faire bruyamment. Enfin, le moteur est assez sobre puisqu’il n’a demandé, lors de notre parcours mixte, qu’à peine 5 l/100 km en moyenne. Une performance qui pourrait même être revue légèrement à la baisse si l’on avait utilisé le mode Éco. Ce dernier permet en effet de réduire encore la consommation de carburant en limitant l’accélération et en gérant de façon plus douce le couple et la puissance du moteur ainsi que la climatisation et le chauffage. Un mode de fonctionnement économe à réserver toutefois aux trajets tranquilles, effectués à vide. Sur route, nous avons regretté l’apparition de bruits aérodynamiques dès 90 km/h, alors que les bruits de roulement sont bien maîtrisés. Avec un peu de réserve sur ce dernier point, car il faudra voir à l’usage : peut-être cela sera-t-il moins flagrant après le remplacement des pneus d’origine. Nous avons apprécié le confort général de ce SUV. Si les sièges manquent de maintien en latéral, le véhicule ne prend pas trop de roulis dans les virages, au profit d’une tenue de route sans reproche particulier. De même, le freinage s’est montré efficace. De leur côté, les suspensions offrent un bon compromis entre fermeté et souplesse pour permettre une conduite sereine qui préserve les occupants.
Sécurité
Le Renault Captur est équipé d’airbags latéraux tête et thorax et reçoit des airbags conducteur et passager à grand volume qui garantissent une très bonne sécurité. En série et couplée à l’ABS, l’assistance au freinage d’urgence réduit les distances d’arrêt en donnant plus rapidement la puissance maximale de freinage. Le contrôle dynamique de conduite (ESP), qui permet au conducteur de garder la maîtrise de son véhicule en cas de perte d’adhérence temporaire, est aussi livré en série. L’action transparente des freins sur une ou plusieurs roues maintient le véhicule sur sa trajectoire. Le Captur reçoit d’autres fonctions intéressantes en termes de sécurité, comme le désembuage rapide qui permet d’obtenir rapidement une visibilité optimale. Ce système optimise en effet le débit d’air et sa direction sur le vitrage, met en marche la climatisation et utilise le système de dégivrage électrique. De leur côté, les feux additionnels de virage, dont l’éclairage est géré selon l’angle du volant et la vitesse du véhicule, apportent une meilleure visibilité dans les zones de faible lumière, pour plus de sécurité dans les virages.
Le Renault Captur joue la carte de l’originalité et de la personnalisation. Côté équipements, il se distingue principalement par le système multimédia RLink, mais s’avère moins sophistiqué et possède moins de systèmes d’aide à la conduite que, par exemple, le SUV compact d’Opel, le Mokka. Le Captur séduira par son style, son côté pratique, sa tenue de route et sa facilité de conduite. Question tarif, il faudra vraiment se méfier lors de la commande car, à coups de 100 € par-ci et de 200 € par-là, la facture des options peut très vite gonfler la note finale. La première version, proposée à 15 500 €, ne devrait ainsi pas être la plus vendue.
Le Renault Captur en résumé
Disposant d’un style très marqué, le Captur ne sacrifie pas pour autant le côté pratique. Au quotidien, c’est une voiture facile à prendre en main et agréable à conduire. Sa position de conduite en hauteur le rend agréable en ville, où le conducteur domine la route, mais en dehors du milieu urbain, cette configuration engendre des bruits aérodynamiques désagréables. La tenue de route et le confort sont tous deux appréciables. Enfin, les prix pratiqués sont raisonnables par rapport à la concurrence.
Les +
Confort
Tenue de route
Moteur volontaire
Ligne
Les -
Bruits aérodynamiques
Matériaux rigides peu agréables au toucher
Accès aux places arrière perfectible
Boîte de vitesses « accrocheuse »