BILLET DE LA PRÉSIDENTE
Titres-restaurant

Une révision globale de leur utilisation et des mesures pérennes s’imposent

Alors que les consommateurs sont frappés de plein fouet par un niveau de prix très élevé, le Gouvernement est passé à deux doigts de la catastrophe : oublier de reconduire la dérogation pour acheter des produits alimentaires non consommables directement par le biais des tickets-restaurant. Pour rappel, cette disposition votée dans la loi pouvoir d’achat du 16 août 2022 prévoyait la possibilité pour tout un chacun de pouvoir acheter des pâtes, de la viande, du riz ou des œufs avec des tickets-restaurant jusqu’au 31 décembre 2023.

Un retour à la case départ pour les consommateurs qui ont connu une inflation de 11,5 % sur les produits de grande consommation sur les douze derniers mois aurait été une véritable absurdité. Acheter des produits frais plutôt que des plats préparés permet de pouvoir manger plus sainement et souvent à moindre coût. On peut utiliser un ticket-restaurant pour aller au fast-food, mais pas pour acheter du poulet non transformé dans son supermarché ? C’est vraiment aberrant.

Je ne suis pas pour autant pleinement satisfaite de l’annonce d’une reconduction pour un an de la dérogation. Les prix élevés dans l’alimentaire risquent malheureusement de perdurer bien au-delà de 2024 et justifient de pouvoir continuer à acheter des produits non transformés.

C’est la raison pour laquelle l’UFC-Que Choisir appelle à graver dans le marbre législatif la capacité des possesseurs de tickets-restaurant à pouvoir les utiliser pour leurs courses alimentaires. Je saisis à cette fin aujourd’hui le ministère de l’Économie.

Un texte législatif réglant définitivement le problème devrait par ailleurs permettre de traiter d’autres problématiques liées aux tickets-restaurant. Je note notamment que la phase de transition entre les tickets-restaurant historiques, en papier, et les « cartes restaurant » interroge plus que jamais la pertinence de ne pas pouvoir les utiliser le dimanche et les jours fériés.

En effet, d’un côté de plus en plus de restaurateurs n’acceptent plus les tickets-restaurant. D’autres, encore nombreux, n’acceptent pas encore la carte. Résultat des courses ? Les consommateurs sont souvent contraints d’utiliser d’autres moyens de paiement pour pouvoir se nourrir, et entassent les tickets dans les tiroirs ou voient les crédits s’accumuler sur les cartes. Vous conviendrez avec moi que leur permettre de les utiliser quand ils le souhaitent tant que la finalité est de se nourrir ou de remplir le frigo pour sa famille relève du bon sens, et pas de la mesure de nature à créer des débats stériles.

Marie-Amandine Stévenin

Marie-Amandine Stévenin

Présidente de l'UFC-Que Choisir

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