ENQUÊTE
Intolérance au gluten

La maladie iceberg

Dramatiquement sous-diagnostiquée, l'intolérance au gluten touche de plus en plus d'adultes. Souvent étiquetés comme fatigués chroniques ou colopathes fonctionnels, sans parler des cas plus dramatiques, ils pourraient être guéris par un régime spécifique. Pour peu que les médecins soient sensibilisés.

À trente ans passés, Patricia Benitah a découvert que l'on pouvait manger avec plaisir. Jusque-là, la nourriture était pour elle une ennemie. «Bébé, je rejetais une partie de mes biberons. Par la suite, je mangeais toujours avec dégoût, uniquement pour survivre.» Petite, elle est cataloguée comme une enfant difficile. Ses ennuis de santé ne sont jamais pris au sérieux. «Je souffrais de diarrhées chroniques. À chaque fois, le médecin de famille se contentait de me prescrire des antispasmodiques. Ensuite, à l'adolescence, je me sentais mal après les repas. On m'avait diagnostiqué des malaises vagaux et conseillé de prendre un peu de menthe sur du sucre ! Quand j'ai atteint la trentaine, je commençais à m'évanouir sans raison apparente. C'est de mon propre chef que j'ai fait faire des analyses de sang. Elles ont révélé une anémie importante et les responsables du laboratoire d'analyses m'ont conseillé de consulter d'urgence un spécialiste. J'ai eu de la chance: d'autres auraient pu penser que, venant d'accoucher, il était normal que je sois anémiée...» Le gastro-entérologue diagnostique une

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