ACTUALITÉ

Arnaques en ligneLe jackpot pour Meta

Franck Attia

par Franck Attia

Selon des documents internes consultés par Reuters, le groupe Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp) réalise des milliards de dollars de chiffre d’affaires grâce à des publicités frauduleuses et des tentatives d’arnaques publiées sur ses plateformes. L’entreprise a bien conscience de ces dérives mais continue à grassement en profiter.

En publiant il y a quelques mois un article intitulé « Facebook, le réseau social préféré des arnaqueurs ? », nous ne pensions pas viser aussi juste. D’après des documents internes à Meta, maison mère de Facebook mais aussi d’Instagram et WhatsApp, 10 % des revenus annuels du mastodonte américain proviennent de publicités pour des escroqueries ou des produits interdits. Une proportion gigantesque qui représente près de 16 milliards de dollars (environ 13 milliards d’euros) !

Ces documents, révélés par Reuters, indiquent également que Meta expose ses utilisateurs à 15 milliards de publicités frauduleuses par jour. Ces chiffres vertigineux ne sont finalement pas si étonnants tant les exemples de tentatives d’arnaques sur les plateformes de Meta sont nombreux. Elles concernent rien que ces derniers mois le chauffage au bois, la rénovation énergétique, des faux conseillers bancaires, des panneaux solaires, des placements financiers, des sociétés de transport

Cynisme

Comment de telles pratiques peuvent-elles avoir lieu et surtout perdurer ? Selon Reuters, « Meta ne bannit les annonceurs que si ses systèmes automatisés estiment à au moins 95 % de certitude qu’ils commettent une fraude ». Et quand le niveau de certitude est plus faible mais que Meta pense tout de même que l’annonceur est probablement un escroc, « la société lui facture des tarifs publicitaires plus élevés, à titre de pénalité ». Meta engrange donc plus de bénéfices avec des contenus qu’elle soupçonne fortement d’être frauduleux ! Mais le cynisme de la société dirigée par Mark Zuckerberg ne s’arrête pas là. Les documents internes précisent que « les utilisateurs qui cliquent sur des publicités frauduleuses ont tendance à en voir davantage, en raison du système de personnalisation des publicités de Meta ».  

Toujours selon les documents révélés par Reuters, « Meta cherche à réduire ses revenus illicites mais s’inquiète de l’impact qu’une réduction trop rapide des revenus issus des publicités frauduleuses pourrait avoir sur ses prévisions commerciales ». Tout en reconnaissant que « des amendes réglementaires liées à ces publicités sont inévitables mais […] resteraient bien inférieures aux revenus générés par les publicités frauduleuses ». Quand la fraude fait partie intégrante du business model d’une entreprise mondiale sans que les différentes réglementations n’arrivent à la contraindre à protéger ses utilisateurs.

Franck Attia

Franck Attia

Soutenez-nous, rejoignez-nous

La force d'une association tient à ses adhérents ! Aujourd'hui plus que jamais, nous comptons sur votre soutien. Nous soutenir

image nous soutenir

Newsletter

Recevez gratuitement notre newsletter hebdomadaire ! Actus, tests, enquêtes réalisés par des experts. En savoir plus

image newsletter