Audrey Vaugrente
Courant mais méconnu
Le cancer de l’endomètre fait partie des principaux cancers féminins. Il est pourtant mal connu des femmes, qui risquent de passer à côté du principal symptôme : un saignement vaginal anormal.
Il est le 4e cancer chez la femme, et le 1er touchant l’appareil gynécologique – loin devant celui affectant le col de l’utérus. Chaque année, le cancer de l’endomètre provoque 2 500 décès, mais il reste peu connu des femmes. S’il ne fait pas l’objet d’un dépistage, un signe d’alerte est à garder en tête : la survenue de saignements vaginaux après la ménopause, ou en dehors des périodes habituelles de règles. Mêmes infimes ou intermittents, ils doivent entraîner une consultation, alerte le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF).
Diagnostiqué chez un peu plus de 8 000 femmes chaque année, le cancer de l’endomètre touche plutôt les femmes ménopausées et connaît une hausse, en particulier dans les pays riches. En cause, un mode de vie favorable aux facteurs de risque identifiés. Outre l’âge et les antécédents familiaux, une forte exposition aux œstrogènes favorise l’apparition ou le développement de ce cancer. Or, cette hyperœstrogénie peut être due à un surpoids ou une obésité, un diabète, une hypertension, mais aussi au fait de n’avoir jamais connu de grossesse ou d’être traitée par tamoxifène, un traitement prévenant les récidives d’un cancer du sein.
Consulter dès les premiers signes d’alerte est important. En effet, le cancer de l’endomètre se traite bien lorsqu’il est à un stade précoce, ce qui s’accompagne d’une meilleure survie à long terme. Le plus souvent, une chirurgie mini-invasive ne nécessitant pas d’hospitalisation prolongée suffit. Aux stades plus avancés, l’opération peut être plus étendue et le recours à d’autres traitements (chimiothérapie, radiothérapie, immunothérapie), aux effets indésirables parfois lourds, s’avère nécessaire.
Des mutations parfois très dangereuses
Connaître le profil biologique d’une tumeur est important pour délivrer les bons traitements, certaines mutations étant le signe d’un cancer très agressif. Dans le cancer de l’endomètre, la survie globale à 5 ans est estimée à 70 %. Mais ce bon chiffre masque de fortes disparités. En réalité, selon le stade du cancer et le profil de la tumeur, cette survie peut aller de 15 % à 90 %. Le profilage biologique, intégralement remboursé, n’est pas systématiquement réalisé, ce qui porte préjudice aux patientes. Au stade précoce, la survie à 5 ans peut varier de 90 % à 50 %. L’approche thérapeutique varie alors considérablement.