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Médicaments à éviter

Des spécialités sans ordonnance dans la liste noire 2024

La revue médicale Prescrire a édité sa liste annuelle des médicaments plus dangereux qu’utiles. Plusieurs médicaments disponibles sans ordonnance y figurent.

Les effets indésirables qu’ils provoquent dépassent de loin les bénéfices, parfois maigres, qu’ils apportent. Sur les 88 médicaments déconseillés par la revue médicale indépendante Prescrire, une dizaine sont en vente libre en pharmacie. Ils traitent le plus souvent des inconforts bénins, comme un rhume, une toux ou un mal de gorge, ce qui rend leurs risques inacceptables.

Contre les maux de l’hiver

Régulièrement pointés pour leurs effets indésirables disproportionnés, les décongestionnants contre le rhume restent autorisés en France. Ces médicaments (Actifed rhume, Dolirhume, Humex rhume, Nurofen rhume, Rhinadvil) contiennent un vasoconstricteur censé améliorer la sensation de nez bouché. C’est en fait rarement le cas. En revanche, ils exposent les patients à des troubles cardiovasculaires, certes rares mais graves, et parfois mortels.

En cas de toux, divers sirops sont proposés dont l’oxomémazine (Toplexil) ou la pentoxyvérine (pentoxyvérine Clarix). Leur efficacité est faible et leurs effets indésirables nombreux – notamment une forte somnolence. L’oxomémazine provoque en outre une photosensibilisation et des effets atropiniques (sécheresse de la bouche, constipation, troubles de l’équilibre ou de la concentration chez les personnes âgées). La pentoxyvérine, elle, est susceptible d’entraîner des troubles cardiaques et des réactions allergiques sévères.

Enfin, le recours à l’alpha-amylase (Maxilase) contre le mal de gorge est déconseillé. Ce médicament expose à des troubles cutanés ou des réactions allergiques graves. Le miel est la meilleure option.

Contre les troubles gastro-intestinaux

Les inconforts touchant le système digestif sont également courants et inconfortables. Mais les médicaments antinauséeux, comme la métopimazine (Vogalib), sont à éviter. Très peu efficaces, ils augmentent considérablement le risque de troubles du rythme cardiaque, d’AVC ou de mort subite.

Les risques entraînés par les argiles médicamenteuses (montmorillonite/Bedelix, hydrotalcite/Rennieliquo, diosmectite/Smecta) sont moins sévères, mais plus pernicieux puisqu’elles sont naturellement polluées au plomb. L’administration de diosmectite/Smecta est d’ailleurs déconseillée chez l’enfant de moins de 2 ans. En cas de reflux gastrique (ou RGO), les pansements gastriques sans argile (Gaviscon, Maalox, Rennie) sont préférables. En cas de diarrhée, mieux vaut privilégier les solutés de réhydratation orale car les argiles n’agissent pas sur la déshydratation. 

2 médicaments en moins sur la liste

2 médicaments disparaissent de cette liste annuelle car ils ne sont plus commercialisés. Il s’agit de la pholcodine (Biocalyptol, Polery, etc.), un sirop antitussif opioïde qui augmentait le risque de faire une réaction allergique grave au curare, un produit anesthésiant. L’autre produit qui disparaît du marché est le tixocortol en pulvérisation buccale, associé à la chlorhexidine (Thiovalone). Ce corticoïde était associé à des réactions allergiques sévères. Il reste disponible en pulvérisation nasale sur ordonnance uniquement.

Audrey Vaugrente

Audrey Vaugrente

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