Yves Martin
Premières impressions
Avec un style plus dynamique et un niveau d’équipement revu à la hausse, Peugeot fait progresser le SUV le plus vendu en France. Le nouveau 3008 devient aussi l’un des plus chers du segment, ce qui n’incite pas à lui pardonner une navigation et un écran central peu avenants.
Le succès du Peugeot 3008 n’est plus à démontrer : avec 31 701 immatriculations et 2,7 % de part de marché, il est le 7e véhicule le plus vendu en France et le 1er SUV compact sur les 9 premiers mois de 2020. Dès lors, quand il s’agit de lui redonner un coup de jeune, son constructeur ne prend pas trop de risques. Une nouvelle calandre, assez réussie, et un arrière utilisant des nouveaux feux entièrement à LED seront les seules modifications extérieures notables. Si de légères retouches sont visibles à l’intérieur, le 3008 bénéficie surtout d’améliorations cachées avec de nouveaux équipements et une gestion du moteur hybride améliorée.
Qualité de vie à bord
Il n’y a même pas de quoi jouer au jeu des 7 différences entre l’intérieur de l’ancien et du nouveau Peugeot 3008. Celle qui se remarquera le plus rapidement concerne l’écran tactile de 10 pouces (sauf sur version Active) au lieu de 8. Mais l’utilisateur déchantera vite car l’augmentation de surface n’est en fait pas exploitée entièrement par la cartographie. En effet, comme les commandes tactiles restent affichées sur les côtés, la place réservée à la carte est limitée. C’est d’autant plus dommage que le logiciel qui gère cet écran reste le même : il se révèle du coup un peu vieillot et manque de fluidité.
C’est après avoir mis le contact que le conducteur pourra éventuellement remarquer le nouveau combiné d’instruments numérique i-Cockpit de 12,3 pouces. L’écran reste personnalisable mais surtout sa qualité d’affichage s’améliore, même si ce n’est pas forcément perceptible pour les non-initiés. On regrette que les personnes de moins de 1,70 m soient toujours gênées et ne puissent pas voir l’affichage dans sa totalité, une partie étant masquée par le volant. L’apparition de nouveaux garnissages et, sur toutes les versions, d’un sélecteur de mode de conduite font partie des autres rares changements à l’intérieur.
Au volant
La gamme de moteurs proposée sur le nouveau 3008 reste identique à celle de la précédente génération et Peugeot continue de commercialiser de l’essence, du diesel (pour les gros rouleurs) et de l’hybride. Cette dernière est déclinée en deux puissance : 225 ch (modèles à deux roues motrices) et 300 ch pour les modèles à quatre roues motrices. À noter que le constructeur envisage 25 % de ventes d’hybrides, elles-mêmes composées de 75 % de versions à 225 ch. Cette version deux roues motrices associe un moteur 4 cylindres PureTech 1.6 de 180 ch (133 kW) à un moteur électrique de 110 ch (ou 81 kW) intégré à la boîte de vitesses e-EAT8 (le « e » signifiant électrifiée). La batterie lithium-ion est d’une capacité de 13,2 kWh et deux types de chargeurs embarqués sont disponibles : de série le 3008 est équipé d’un chargeur monophasé de 3,7 kW et peut recevoir en option un chargeur monophasé de 7,4 kW. Les temps de recharge complets estimatifs sont de 4 h sur une prise renforcée (16 A) et de 7 h sur une prise standard (8 A). Avec le chargeur optionnel, qui permet d’exploiter une WallBox, le temps de charge passe à 1 h 45.
Sur route, le SUV de Peugeot démarre toujours en mode 100 % électrique de façon assez dynamique. Lorsque le moteur thermique entre en action, on ne ressent aucun à-coup et la transition est quasiment imperceptible (le logiciel de gestion moteur a été amélioré pour ce restylage). En version hybride, le 3008 dispose désormais de trois modes de conduite : Electric, Hybrid et Sport (un quatrième mode 4WD est réservé aux modèles à quatre roues motrices). Il est également possible de programmer la gestion moteur pour conserver tout ou partie de la capacité des batteries une fois arrivé à destination (mode e-Save). Enfin, le sélecteur de vitesses dispose d’un mode de récupération d’énergie renforcé (« B ») mais si ce dernier s’est avéré efficace pour ralentir le véhicule, il ne s’est pas montré très pertinent pour la recharge des batteries, ne permettant pas de récupérer beaucoup d’autonomie.
Sur notre parcours, nous avons pu rouler 44 km en mode 100 % électrique sur des routes de campagne, voies rapides à 110 km/h avec des traversées de petites villes. Il nous semble difficile de faire beaucoup mieux. Une fois la batterie vidée, le moteur thermique prend le relai. Il est assez silencieux, agréable à conduire et pas très gourmand. L’ordinateur de bord affichait une consommation moyenne de 7,5 l/100 km, ce qui est raisonnable (le 3008 embarque 330 kg de batterie pour un poids total de 1 760 kg). Sur route, le SUV s’est montré agréable à conduire et assez dynamique malgré cet embonpoint.
Sécurité
Le Peugeot 3008 2020 gagne en équipements de sécurité. Dommage que cela ne concerne pas toutes les finitions mais seulement les deux dernières, GT et GT Pack. Avec elles le SUV dispose de projecteurs Full LED avec la fonction d’éclairage en virage (EVS) qui optimise la visibilité jusqu’à 90 km/h. Les projecteurs antibrouillards sont remplacés par la fonction « Foggy Mode ». Intégrée aux projecteurs principaux, celle-ci allume les feux de croisement avec une intensité réduite lors de l’activation des feux antibrouillards arrière. Certains modèles peuvent aussi recevoir (de série ou en option) la conduite semi-autonome de niveau 2 avec régulateur adaptatif à fonction Stop & Go et maintien de position dans la voie ainsi qu’un système de vision nocturne.
Le Peugeot 3008 en résumé
Déjà proposé à la commande mais livré en fin d’année, le Peugeot 3008 nouvelle mouture progresse gentiment. Ses tarifs sont aussi légèrement plus élevés (de 800 à 1 000 € de plus) et débutent à 31 050 € en essence (PureTech 130 BVM6), à 33 450 € en diesel (BlueHDi 130 BVM6) et à 45 100 € en hybride rechargeable (Hybrid 225 e-EAT8). Dans ce dernier cas, c’est le tarif le plus élevé de la concurrence : le Citroën C5 Aircross Hybrid (que nous prendrons prochainement en main) commence à 39 950 € et l’Opel Grandland X à 41 900 €. C’est le Ford Kuga PHEV qui gagne la partie avec des tarifs à partir de 38 600 € (Kuga Titanium 2.5 Duratec 225 ch PHEV BVA eCVT) mais son style est plus commun.
Les +
- Ligne attractive
- Comportement routier
- Finition intérieure
- Confort
- Niveau d’équipement (versions haut de gamme)
Les -
- Écran central décevant
- Tarifs