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Citroën C4 Cactus

Premières impressions

La Citroën C4 Cactus est certainement la voiture la plus originale parmi les dernières nouveautés. Agréable à conduire, elle doit toutefois composer avec des choix de conception pas toujours judicieux.

Test du Citroën C4 Cactus

Depuis la mise en ligne de cette première impression, nous avons testé sur circuit les Citroën - C4 Cactus PureTech 110 S&S et  Citroën - C4 Cactus BlueHDi 100 S&S

Atypique, la Citroën C4 Cactus l’est aussi bien par ses lignes que par ses dimensions. En effet, on pourrait la comparer à un Renault Captur, qui ne mesure que 3,5 cm de moins, mais la Cactus n’est pas vraiment un SUV avec sa position de conduite plus proche de celle d’une berline. Un monospace ? Non plus, car on ne retrouve pas la modularité d’un C4 Picasso ou d’un Renault Scénic. Et, au final, la voiture se rapproche plus en termes d’habitabilité d’une berline compacte comme les  Peugeot 308 ou Volkswagen Golf, mais elle est plus courte que ces dernières. Il est donc très difficile, voire impossible, de classer la C4 Cactus dans une catégorie.

Qualité de vie à bord

La qualité de fabrication est tangible et les éléments sont bien assemblés. Un regret au niveau des portes arrière où le garnissage intérieur (si on se permet encore de l’appeler ainsi) est réalisé en plastique rigide moulé en une seule pièce. Seul un mini coussin l’agrémente et permet de poser le coude. Également dans un souci d’économie de masse, les vitres arrière ne peuvent pas être descendues mais seulement entrebâillées. Un choix dicté par la chasse aux kilos menée par le constructeur (lire l’encadré) qui participe au style de la voiture et pleinement assumé par Citroën mais qui ne s’avère pas très pratique au quotidien.

L’intérieur de la C4 Cactus est tout aussi original que l’extérieur. Il est en effet plutôt surprenant par sa planche de bord particulière, sobre et très fine. Un résultat qui a pu être obtenu en plaçant l’airbag passager dans le pavillon, au niveau de la partie supérieure du pare-brise, libérant ainsi l’espace devant le passager. Dommage que l’on ne retrouve pas tout ce volume dans la boîte à gants, elle aussi originale avec son ouverture par le dessus. C’est d’autant plus regrettable que les espaces de rangement se font relativement rares et que leur volume total est assez faible. Par exemple, on aura bien du mal à caser une grande bouteille d’eau dans les vide-poches des portières avant. Ces derniers manquent un peu de hauteur pour être véritablement pratiques.

Seul le volume de coffre est appréciable avec ses 348 litres. À comparer aux 285 litres du Captur ou aux 315 litres d’une C4. Le volume peut d’ailleurs passer à 1 170 litres lorsque la banquette est rabattue (d’un seul tenant et n’offrant pas un plancher plat). Son chargement est pratique et on apprécie la présence de crochets de maintien aux quatre coins, ce qui permet de maintenir les petits bagages.

Le coffre, au volume généreux.

L’installation à bord est agréable avec des sièges situés à bonne hauteur qui ne demandent aucun effort. Leur confort est toutefois perfectible avec, à l’avant, un bourrelet situé à l’angle de l’assise et du dossier qui s’avère gênant. À l’arrière, les sièges possèdent une assise un peu plate qui manque de maintien latéral. Et il ne vaut mieux pas dépasser les 1 m 80 si on veut voyager dans de bonnes conditions à l’arrière sans quoi la tête risque de venir toucher le pavillon.

Le bourrelet situé au fond du siège peut s'avérer désagréable.

Au volant

C’est une vraie bonne surprise que réserve la C4 Cactus sur la route. La voiture s’est montrée en effet très agréable à conduire. Dotée de suspensions et d’amortisseurs efficaces, elle permet de voyager dans d’excellentes conditions sans souffrir du changement de revêtement au sol. La direction, relativement ferme en ligne droite lorsque la vitesse est élevée, devient très assistée en ville pour des manœuvres en douceur. Le conducteur aura vite en tête le gabarit de la voiture pour se faufiler partout sans encombre.

La visibilité globale de la voiture est plutôt bonne mais, selon la position en hauteur de son siège, le conducteur pourra être gêné par le manque de hauteur du pare-brise.

Côté moteur, nous avons pris en main la toute dernière version du moteur 3 cylindres essence (le 1.2 PureTech) « poussée » à 110 ch. Vu le poids contenu de l’auto, il s’est montré très volontaire, procurant de bonnes accélérations et permettant des dépassements faciles. Son principal défaut sera de se manifester un peu trop bruyamment dans l’habitacle lorsqu’il monte en régime. La quantité d’éléments insonorisants demande donc à être revue à la hausse car les bruits de roulement sont aussi assez présents. On reproche aussi des vibrations désagréables lors de l’enclenchement du système Stop & Start : lorsqu’il se coupe à l’arrêt, on a la désagréable impression que le moteur a des ratés. Un phénomène qui est certainement dû à sa configuration 3 cylindres.

En version essence, le moteur est uniquement à 3 cylindres.

Donné pour une consommation mixte de 4,7 l/100 km, ce moteur a avalé, selon l’ordinateur de bord, 6 litres sur notre trajet avec une conduite un peu vive. Le diesel e-HDi de 92 ch accuse le même reproche de bruit mais pèche surtout par son association avec la boîte de vitesse robotisée EGT6. En effet, même si cette nouvelle mouture de la BMP6 progresse en agrément, c’est loin d’être la panacée. En conduite urbaine, le pied très léger, elle serait presque agréable mais dès que le rythme s’accélère, dès qu’il faut dépasser, c’est une toute autre histoire. Chaque changement de vitesse devient alors pénible. Pour cette boîte de vitesses, Citroën innove encore en supprimant tout bonnement le levier de vitesses traditionnel pour le remplacer par trois boutons de commande, D (drive, pour conduite), R (marche arrière) et N (point mort), associés à des palettes au volant. Mais cela ne suffit pas à convaincre. La boîte de vitesses manuelle est, quant à elle, agréable à gérer et les rapports passent bien et sont bien adaptés à leur moteur.

La boîte de vitesse robotisée est composée de seulement 3 boutons.

L'écran tactile de série est pratique et simple d'utilisation.
L’ergonomie globale est aussi appréciable avec un combiné d’instruments réduit à sa plus simple expression n’indiquant constamment que la vitesse et le niveau de carburant. Ensuite, les commandes sont gérées depuis un écran tactile pratique et relativement grand (7 pouces). Il permet de gérer tous les paramètres du véhicule, le GPS, l’ordinateur de bord, etc. La C4 Cactus surfe également sur la vague des voitures connectées et peut recevoir l’option Citroën Multicity Connect (379 € avec un an d’abonnement puis ensuite 100 € par an). Il fonctionne à l’aide d’une clef USB 3G qui permet une connexion au réseau. Les applications, qui utilisent les informations du véhicule (vitesse, kilométrage, autonomie…), se gèrent ensuite depuis l’écran tactile. Actuellement, 18 applications sont disponibles, comme l’avertisseur de zones dangereuses Coyote, l’information Trafic ViaMichelin, la météo, les pages jaunes… Un équipement appréciable dont le coût sera vite amorti.

Sécurité

Les Airbump permettent d'amortir les petits chocs du quotidien.
La C4 Cactus possède de nombreux équipements de sécurité et de confort en plus des traditionnels airbags et ESP. Elle reçoit en effet un éclairage de virage/intersection, un régulateur-limiteur de vitesse, l’aide au démarrage en côte, l’appel d’urgence… Elle possède aussi les fameux protecteurs Airbump (de l’air est emprisonné dans des coussins en matière plastique) fixés sur chaque portière pour éviter les dommages causés par des petits chocs. Un équipement certes inhabituel mais qui trouvera certainement un intérêt dans l’usage au quotidien.

La Citroën C4 Cactus en résumé

Innovante, originale et très agréable à conduire, la C4 Cactus possède aussi quelques défauts comme ses vitres arrière fixes, ses garnissages de portes arrière en plastique rigide moulé ou encore sa banquette d’un seul tenant. L’argument final viendra donc du prix. Ainsi, une version essence de milieu de gamme (VTi 82 Feel) à 16 950 € (2 000 € de moins que la première berline C4) sera intéressante. Par contre, le haut de gamme Blue-HDi 100 Shine proposé à 22 400 € est vraiment cher.

Les +

Tenue de route

Comportement routier

Moteurs agréables

Maniabilité

Originalité

Les -

Insonorisation

Maintien des sièges

Boîte ETG

Habitabilité à l’arrière

Régime minceur pour la C4 Cactus

La banquette arrière monobloc.
Le poids est l’ennemi de bien des choses. Pour l’automobile, c’est une source de surconsommation, donc de pollution accrue. Pour diminuer la masse de la C4 Cactus, Citroën a décidé de lui appliquer un régime minceur drastique en faisant des choix forts créant parfois la polémique. Ainsi, le choix de vitres entrebâillantes aux places arrière permet, grâce à un mécanisme et à une architecture simplifiés, de gagner 11 kg (pour les deux portes). La banquette arrière monobloc rabattable permet de gagner 6 kg sur la balance grâce à une armature simplifiée. Même le système de lave-glace a été repensé et, en intégrant des gicleurs directement sur les bras d’essuie-glace, le constructeur améliore le lavage et réduit de moitié la taille du réservoir de liquide de lave-glace (1,5 kg de gain). Le toit panoramique avec son traitement thermique spécifique permet de s’affranchir d’un occulteur et de gagner ainsi 6 kg. La présence d’un capot en aluminium et de certaines pièces à l’arrière (gain de 5,4 kg), sa plate-forme allégée (issue de celle du Peugeot 2008, elle pèse 175 kg de moins) permettent au final de contenir la masse à vide entre 965 kg et 1 070 kg. Soit environ 300 kg de moins qu’une C4.

Yves Martin

Yves Martin

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